Chronique – adaptation de « La délicatesse », par Cyril Bonin,
Scénario et dessin de Cyril Bonin, d’après le roman de David Foenkinos,
Public conseillé : Adultes / adolescents,
Style : Intimiste, histoire d’amour,
Paru le 4 novembre chez Futuropolis, 96 pages couleurs, 17 euros,
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L’Histoire
François aborde Nathalie dans la rue. Pour lui, c’est une première. Nathalie tombe sous le charme de sa maladresse, de cette évidence… Il pense “Si elle commande un jus d’abricot, je l’épouse.”
A peine le temps de cligner des yeux et le temps file… Deux ans déjà qu’ils filent le parfait amour.
Le jour venu, la fête est belle.
A la fin de ses études, Nathalie rentre dans une entreprise suédoise, en passant directement par Charles, le DG. Cinq ans après, elle est toujours dans l’entreprise et fait son trou.
Ce dimanche, François sort courir. Il traverse la rue n’importe comment et perd la vie…
L’adaptation
J’espère que vous connaissez le très beau roman de David Foenkinos. Ce best-seller mondial, adapté en film par lui même et son frère (Stéphane), avec Audrey Tautou et François Damien dans les rôles principaux, raconte la résilience de Nathalie, jeune femme moderne qui perd son mari dans un accident.
Difficulté de la vie, des rapports humain et de l’amour, Foenkinos pose un regard plein de compassion et sans pathos sur sa protégée. Se reconstruire, continuer à vivre ou à faire semblant et surtout retrouver le chemin du bonheur, de l’amour, voilà l’enjeux.
Ce que j’en pense
En adaptant ce superbe et moderne roman, Cyril Bonin, le délicat et subtil auteur de Amorostasia, La belle image, L’Homme qui n’existait pas, Time before… et que nous adorons sur “Un Amour de bd” prend un sacré pari. Bien entendu, car il s’agit d’une adaptation, un exercice toujours périlleux, qui va de paire avec les choix et les coupes.
Et surtout, dans “La délicatesse”, il ne se passe rien.. ou plutôt rien de spectaculaire. Rien n’est montré, tout est évoqué avec une sensibilité exacerbée…
Le verdict
Une fois de plus, Cyril m’a touché (c’est une image !). La qualité de son adaptation, le respect de l’oeuvre original, mais aussi sa version à lui font parfaitement écho à l’oeuvre originale. Il faut dire que Cyril traite ici des thèmes qui lui sont chers. Sensibilité, amour, compassion, je le retrouve complètement dans ces beaux portraits en demi-teintes.
Au dessin, son style graphique est en cohérence totale avec le récit. Crayon gras, aplats sobres, tout évoque cette délicatesse… Enfin, Cyril nous offre un dessin plus réaliste que d’habitude. Ses personnages retrouvent des proportions plus humaines, moins caricaturales… plus proches de nous.
Pour compléter cette chronique, quoi de mieux que d’écouter l’avis de l’auteur, capté au Festival « Quai des Bulles » ?
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Cet article fait parti de « La BD de la semaine », regroupé chez Moka, cette semaine. N’hésitez pas à parcourir la sélection, ci-dessous.