L’Exorciste – William P. Blatty

Pour Halloween, Broco et Mimine ont voulu se faire peur et ont donc décidé de se faire L'Exorciste, en lecture commune. Oui parce qu'il y avait un livre avant le film, ce que je ne savais pas.

L’Exorciste – William P. Blatty

Chris McNeil est une célèbre actrice de cinéma qui vit seule avec sa fille Regan, depuis son divorce. Habitant temporairement à Georgetown, dans la banlieue chicos de Washington, mère et fille, très complices, vivent avec leurs domestiques, paisiblement. Jusqu'à ce que Regan donne des signes d'une agitation inquiétante, suivis par des spasmes violents et des phases de somnambulisme. Chris, de plus en plus tourmentée, rend visite à tous les neurochirurgiens de la ville pour trouver le problème de sa fille, mais ça ne donne absolument rien. Peut-être bien qu'elle va devoir se tourner vers la religion et un certain Damian Karras, prêtre et psychiatre.

Voilà. L'Exorciste. Bah c'était pas foufou.

Je ne me souvenais plus beaucoup du film, alors l'idée de lire le roman me plaisait bien. Ça tombait au poil parce que j'avais justement trois bonnes heures de train aller-retour à faire le week-end dernier, j'allais pouvoir me " divertir" . Ouais sauf que j'avais oublié un détail : les gosses dans les trains. Mon niveau de concentration n'était pas au top niveau je vous avoue, mon imagination étant partagée entre les malheurs de Regan et à tout ce que j'avais envie de faire à l'horrible chose sur pattes qui hurlait à plein poumon dans notre wagon.

L’Exorciste – William P. Blatty

Mais retournons à notre bouquin. Comme je vous disais, c'était pas foufou. Je crois que mon plus gros problème a été au niveau de l'écriture qui n'est franchement pas terrible (ou mal traduite ?). On a affaire à une narration très " bavarde ", avec beaucoup de dialogues qui ne font pas forcément avancés l'intrigue, dialogues qui en plus sonnent creux et faux par moment. Du coup, ça n'aide pas vraiment à apprécier les personnages, ni avoir de l'empathie pour eux, ce qui est nettement dérangeant dans ce genre d'histoire, vous en conviendrez.

Certes, la possession de Regan qui s'instille en crescendo est bien menée et j'ai parfois ressenti quelques frissons à certains passages. Assez crus dans le genre, entre grossièreté ahurissante dans la bouche d'une enfant et violente masturbation, Regan se transforme devant les yeux de sa mère impuissante qui ne sait plus à quel saint se vouer pour sauver sa fille. Le démon s'empare de l'enfant petit à petit et on se demande bien comment le prêtre Damian Karras, qui vient de perdre sa mère et doute de sa propre Foi en Dieu, va pouvoir aidé cette famille.

Face à cette lecture qui m'a rendue bien perplexe, j'ai sauté sur le film pour voir ce qu'il en était. Et j'ai peut-être un début de réponse quant à ce roman pas folichon : c'est tout bonnement un scénario prêt à l'emploi. En effet, j'ai été étonnée de voir que le film est une adaptation extrêmement fidèle du bouquin, la chronologie étant respectée à la lettre, même certains dialogues sont retranscrits au mot près. Plan par plan, j'ai retrouvé ma lecture. La différence ? C'est que le film est très bien fait et donne à voir de véritables prouesses techniques (pour l'époque). Quant aux acteurs, leur jeu permet une sincère empathie avec les personnages. Ce qui n'est certainement pas le cas du livre, bien fade à côté.

L’Exorciste – William P. Blatty