Par Ramavirginie dans Science-Fiction le
Une utopie écologiste qui donne à réfléchir
Un journaliste scientifique bien tranquille et un peu marginal démarre une étude sur les nano-technologies en Californie. Il est intrigué par les activités de WONG, nouvelle société high-tech, et mène l'enquête avec une collègue et amie féministe. Leurs investigations les mèneront jusqu'en Chine où ils seront intégrés à l'Organisation WONG. Cette "techno-secte" à but humanitaire rend ses membres immortels et très performants. En ces années 2020, les problèmes de réchauffement climatique et de leadership mondial entre les États-Unis et la Chine ont pris un tour critique.
Nos deux héros vont-ils quitter l'emprise de la secte ?
La troisième guerre mondiale pourrait-elle être évitée ?
La recherche d'immortalité de certains pourrait changer notre futur.
J'aime bien de temps en temps partir sur une lecture dont je ne connais rien : sans attente particulière et sans avis préconçu sur le récit, l'auteur ou l'édition... J'aime ce petit voyage vers l'inconnu.
Avec L'organisation Wong de Guy Adrian, c'est exactement ce que j'ai ressenti en ouvrant le livre. Tout commence lorsque l'auteur nous fait rencontrer un journaliste scientifique en fin de carrière qui, pour son prochain article, voyage aux États-Unis à la recherche d'informations sur les dernières nouveautés développées en matière de nanotechnologie. Ces recherches basiques pour un article vont amener Jean-Paul Morel à s'intéresser à une organisation tentaculaire : l'Organisation Wong. Une organisation d'origine chinoise qui s'est développée dans le monde entier de manière peu visible afin d'intégrer de nombreuses entreprises de technologies High-Tech. L'organisation Wong titille la fibre curieuse de notre journaliste, qui aidé d'une amie hacker à ses heures et nymphomane sans gêne, va creuser pour savoir quel est le but de l'Organisation Wong.
L'intrigue est plantée, les personnages également et nous voici embarqué dans une histoire entre utopie et réalité qui commence par lancer un grand pavé dans la mare : le sujet de la Chine et l'écologie. Et si une société détenait les technologies capables de dépolluer le fleuve Yan Tsé, et si cette même société était capable de "réparer" les humains pour leur donner 50 à 60 ans d'espérance de vie supplémentaire ? Et si, cerise sur le gâteau, cette entreprise était altruiste ? Avec de grandes ambitions comme l'alphabétisation des femmes en Afrique, la mise en avant de chaines éducatives sur la science en Europe ou l'installation d'usine de dépollution aux États-Unis : Utopie ou réalité ?
Guy Adrian dans un style simple et accessible nous sert une utopie sur fond de développement chinois responsable et d'écologie qui fait réfléchir : pourquoi la Chine ne deviendrai-t-elle pas le porte-drapeau de l'écologie ? Oui hein... imaginer ce géant devenant ambassadeur de technologies de dépollution et d'innovations technologiques non polluantes ? Moi ça me laisse rêveuse...
En seul bémol avec ce récit : l'histoire est un peu courte et même si l'intrigue est bien menée, on aimerait qu'elle soit un peu plus complexe et creusée notamment au niveau des rapports entre nos deux héros et l'Organisation Wong mais aussi sur l'Organisation Wong elle-même. Son fonctionnement entre secte et grande entreprise se vante d'avoir des sympathisants dans les gouvernements du monde entier pour tenter d'atteindre un objectif de développement responsable pour tous les pays : mais les gouvernements changent et des objectifs a aussi longs termes sont durs à tenir surtout quand la bêtise humaine n'est jamais loin... Bref on aimerait en savoir plus et le récit pourrait s'étoffer de plusieurs intrigues annexes et gagner en profondeur.
Ce fut cependant une chouette lecture sur un sujet complètement inattendu qui a rendu le récit original et m'a fait réfléchir. Une courte lecture laissant entrevoir les possibilités de changement en profondeur des objectifs des grandes sociétés mondiales : l'argent et la technologie au service de la Terre et de ses populations... Toujours une utopie ?
Merci à l'auteur et aux éditions Publishroom pour cette dépaysante lecture !