Joséphine Baker (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Joséphine Baker »

Scénario de José-Louis Bocquet, dessin de Catel,

Public conseillé : Adultes / adolescents,

Style : Biographie,
Paru le 7 septembre chez Casterman, 12.95 euros,
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Ce que j’en pense

La plus célèbre des girls de music-hall enfin en BD ! Mais attention cette BD est beaucoup plus qu’une simple biographie. Vous allez parcourir l’échelle sociale, les continents, la grande histoire et l’évolution de notre société sur une période d’un siècle, le XXème. Quelle vie !
Il s’agit du premier tome de l’histoire de Joséphine Baker. Il relate son enfance dans le Lumpen prolétariat noir américain jusqu’à son apogée en tant qu’artiste, que vedette parisienne adulée, de femme, d’actrice de sa vie et de l’histoire.
Sans dévoiler cette vie incroyable que je vous laisse le plaisir de découvrir, j’ai été abasourdi par l’aventure de la vie de Joséphine Baker. Quel matériau pour Bocquet, le scénariste ! Après Olympe de gouges et Kiki de Montparnasse qu’il scénarise, avec Catel au dessin, voici donc une troisième immense dame du monde artistique qui nous est révélée par ce duo de choc, Catel et Bocquet.

Les vies de ces 3 femmes sont tellement hallucinantes que l’on pourrait presque penser que le travail de Bocquet est trop facile. Mais ne pas trop noircir ni l’enfance ni les humiliations ou les violences, ne pas édulcorer sa réussite sans oublier les travers, les tares et autres défauts de leurs héroïnes relève de la gageure quand on découvre la force de leur existence. Il faut une constitution particulière pour produire un géni, mais aussi pour résister à la tempête de leur vie et cela engendre des personnages hors normes. Non, je n’exagère, vous verrez en lisant !


Catel fait merveille avec son dessin en noir et blanc. Les noirs y sont très soutenus. Elle alterne des cases fermées avec des plages dessinées complètement ouvertes, ce qui donne une grande fluidité à la lecture. On a l’impression de glisser d’une case à l’autre avec un intermède. On trouve quelques grandes cases qui font toute la page comme le paquebot en port de Cherbourg ou la fuite des noirs américains. L’effet est saisissant, d’autant plus que Catel ne force pas sur l’utilisation de cet effet.

Le style est très élégant ; Parfois un peu enfantin, mais cela se marie bien avec le coté primesautier du personnage de Joséphine Baker.
Un très joli premier tome, bien construit, bien dessiné, cohérent entre le scénario et le dessin. Une histoire vraie si incroyable qu’on pourrait croire à un roman.
Catel et Bocquet : une équipe qui marche. Vivement le tome 2 !