L’Epouvanteur

L’épouvanteur de Joseph Delaney

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Une fois n’est pas coutume : aujourd’hui je ne vais pas me concentrer sur un, deux ou trois livres, non, je vais vous parler de toute une saga fantastique plus que géniale : L’épouvanteur.
Cela faisait longtemps que je devais vous en parler : depuis 2014 en fait et cette sélection de noël ci. Mais je dois avouer que, au plus j’aime quelque chose, au plus il m’est difficile d’en parler en des termes concis et clairs : en bref, je pars dans tous les sens et j’ai horreur de ça. Alors oui, cet article a mis du temps à se construire, mais le voilà ! Il vaut mieux tard que jamais, n’est-ce pas ?

Vous l’aurez donc déjà compris à ce stade de l’article, j’aime L’épouvanteur. Ça fait peur, c’est fantastique, c’est bourré de sorcières et de créatures mythiques et, cerise sur le gâteau, les livres français sont très beaux à collectionner.

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Avec un effet vieilli des plus réussi

Vous voulez en savoir davantage ? Ça tombe bien, j’en ai encore plus dans mon chapeau (de sorcière) !

Soyons clair, j’ai découvert L’épouvanteur sur le tard. J’étais déjà en seconde année de fac, soit bien loin de l’âge cible des livres (12 ans), et pourtant cela ne m’a pas empêché d’adorer ma lecture !

Une camarade de promo m’avait passé les trois premiers tomes. Heureusement pour moi d’ailleurs puisque vu la vitesse à laquelle j’ai englouti le premier tome, je n’aurais pas attendu bien longtemps avant de dévaliser une librairie pour la suite. Et ça, mon banquier aurait moyennement aimé.

L’histoire est pourtant tout ce qu’il y a de plus classique en littérature fantastique. A l’aube de ses 13 ans, Tom, 7ème fils d’un 7ème fils, est envoyé en apprentissage auprès de l’épouvanteur du Comté. Désormais, il devra composer avec le caractère rustre et dur de son maître John Gregory, mais également avec les non moins rustres créatures des ténèbres qui croiseront son chemin.
Car l’épouvanteur traque et élimine sorcières, monstres et toutes autres créatures occultes, assurant ainsi la sécurité de tout le Comté. Métier solitaire et dangereux, Tom devra apprendre vite s’il ne veut pas y laisser sa peau.

L’histoire de base est donc assez simpliste et on pourrait avoir peur de lire une banale histoire de combat du bien contre le mal. Mais ce serait mal connaître l’auteur Joseph Delaney, qui excelle dans son travail et son écriture. Le texte se révèle donc beaucoup plus complexe qu’il n’y parait et l’apparition du personnage d’Alice bouleverse la balance du bien contre le mal.
Car Alice est une sorcière, mais une sorcière qui n’hésite pas à utiliser ses pouvoirs pour sauver ses amis et donc faire le bien. Or, selon les préceptes de M.Gregory, cela est impossible.

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L’histoire évolue rapidement (dès le premier tome) pour nous offrir un récit tout en nuance et complexité. D’ailleurs, l’écriture et la narration ne restent pas figées dans le temps, puisque que nous avons affaire à un récit à la 1ere personne du singulier, en l’occurrence focalisé sur Tom, et que ce dernier évolue au fur et à mesure des tomes, il est aussi logique que son style change également.
C’est un aspect du livre que j’ai énormément apprécié puisqu’il évite une répétition trop importante, susceptible de lasser les lecteurs (comme ce fut le cas pour une autre saga : Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire).

L’écriture est dans tous les cas très bien maîtrisée dans cette saga et saura, en peu de mots, vous faire frissonner. A la manière d’un chair de poule évolué, la saga sait instaurer la peur de manière subtile et non à grand renfort de globules rouges et de gore. C’est vraiment ce que j’ai préféré dans les livres.
Et je ne suis pas la seule puisque l’éditeur français, Bayard, a décidé de baser sa communication sur ce seul élément de peur. Sur la quatrième de couverture, en lieu et place des habituels résumés, se trouve une simple mise en garde « à ne pas lire le soir ». Une toute petite phrase qui ne manque pas d’attiser la curiosité des potentiels lecteurs.

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Au passage, je tiens à souligner le très beau soucis du détail de Bayard qui a décidé de jouer à fond le jeu de « récit de Tom » et qui nous offre donc de fabuleux « faux carnets d’écriture ». Tout cela renforce l’identification que l’on peut ressentir avec le personnage de Tom. Et parlons-en justement des personnages. De l’épouvanteur à la mère de Tom, en passant par leurs ennemis, tous les personnages s’offrent une personnalité complexe, doublée d’un terrible secret gardé en lieu sûr.

Mon personnage préféré, ceci dit, reste à ce jour Alice, dont on ignore réellement si elle est bonne ou mauvaise. Sa présence auprès de Tom à chaque aventure cause autant de soucis qu’elle n’en résout.
Et de l’aventure, Tom et Alice vont en avoir pour leurs frais. Si au départ, les premiers tomes suivent un schéma classique d’un « monstre » = un tome, les suivants mettent en place un véritable puzzle que les héros vont devoir résoudre pour rester en vie, quitte à s’allier à leurs pires ennemis.

Avec 13 tomes, dont 12 parus en France, la saga de L’Epouvanteur a toutes les chances de vous tenir en haleine pendant les longues soirées d’hiver (ou les longues séances de bronzage sur la plage, au choix). Elle est aussi l’occasion rêvée d’accrocher vos ados à la lecture : les livres sont courts, rapides à lire, bourrés de suspense et d’actions et offrent un divertissement de premier choix !

Je conclurai donc cet article par trois petits mots : Jetez-vous dessus ! Que vous soyez un grand fan de fantastique ou un simple amateur de sorcière, que vous soyez un gros lecteur ou un lecteur du dimanche, que vous soyez adulte ou enfant, vous trouverez nécessairement de quoi vous ravir dans cette saga !

Bonne lecture les cocos !

P.S : Le premier qui me parlera de « l’adaptation » (oui les guillemets sont nécessaires) cinématographique, je lui fais manger mon chapeau, et ce sans assaisonnement !
Gros bisous, amour et tendresse 🙂