Éditeur : L'école des loisirs - Date de parution : avril 2016 - 300 pages
*
Un roman terriblement attachant, tout de suite. Sauveur Saint-Yves est psychologue, il tient un cabinet dans sa propre maison, séparant vie privée et vie publique d'une simple porte. Il vit avec son fils unique, Lazare. Quelle ironie pour un psychologue de s'appeler Sauveur ! C'est un grand noir baraqué - 1m90 pour 80 kilos de muscles, avec une voix grave et chaude. Lorsque son fils Lazare rentre de l'école, il prend l'habitude de se poster derrière la porte entrouverte, caché par un rideau. Il écoute les conversations qui se déroulent entre son père et ses patients dans cet espace feutré. Il y a Gabin, dont la mère a des bouffées délirantes, Ella qui souffre de phobie scolaire, madame Huguenot qui raconte sa vie mortellement ennuyeuse, Margaux qui se scarifie...
C'est un roman qui m'a fait sourire, et qui m'a beaucoup émue... Les mots de Marie-Aude Murail déroulent une ribambelle d'émotions au fil des pages. C'est une belle lecture, humaine. Et l'auteure parvient peu à peu à orchestrer une atmosphère mystérieuse autour de Sauveur et de ses origines familiales. On s'attache immédiatement à Lazare, ce petit métis au nom de gare, qui n'a que huit ans et qui, pourtant, comprend beaucoup plus de choses que les adultes... Et on éprouve tant d' empathie pour Sauveur, ce psychologue au passé douloureux, qui, jour après jour, écoute ses patients et aimerait pouvoir les sauver, les délivrer. En fait, chaque personnage secondaire a de l'épaisseur psychologique et de l'importance dans le récit. A la fin, je n'ai qu'une hâte : dévorer la saison 2 !! ❤
Un grand merci aux éditions de L'école des loisirs, qui m'a permis de découvrir ce très beau roman. Il plaira assurément à mes collégiens, qui étaient déjà très intrigués par la couverture...***
" On ne sauve pas les gens d'eux-mêmes, Lazare. On peut les aimer, les accompagner, les encourager, les soutenir. Mais chacun se sauve soi-même, s'il le veut, s'il le peut. "
" Est-ce que les secrets qui vous entourent de leurs nuées vous empêchent de vivre, de grandir, d'aimer ? C'était la question qu'il se posait à propos de chacun de ses patients, Ella, Margaux, Blandine, Cyrille, Lucile, Marion, Elodie, Gabin. Ont-ils, avons-nous, besoin de tout savoir ? "