Accepter la critique pour progresser !

Par Manongrelha

J'en ai déjà parlé dans un précédent article, la gestion des critiques est une affaire délicate mais nécessaire. Aujourd'hui, je reviens sur un point en particulier de la critique : l'aide qu'elle peut nous apporter. Cette critique, qui vous sera bénéfique et qui ne pourra que vous aider à vous améliorer et à produire des textes de qualité, porte un nom bien connu : la critique constructive.

J'ai longtemps appréhendé les retours dits " négatifs " sur mon roman. Mais grâce à d'adorables personnes dont l'honnêteté n'entachait en rien la bienveillance, j'ai appris à accepter la critique. La personne qui m'a le plus aidée à appréhender cela avec sérénité, c'est Leslie Héliade. Alors, un grand merci à elle...

Toutes les critiques respectueuses sont bonnes à prendre. Par respectueuses, j'entends celles qui ne visent pas à vous descendre, à vous critiquer pour le plaisir de se sentir intelligent ou important, bref, une critique qui pointe des défauts du doigt sans omettre les bons côtés, et toujours formulée sans intention de blesser.

Des critiques, mine de rien, j'en ai reçu beaucoup. Voilà comment je les ai prises...

Une collègue, en lisant mon premier jet de " Ma boule de Neige ", avait trouvé certains passages assez lourds. Soit je faisais trop de comparaisons ( " comme une vieille chaussette ") soit je m'étendais sur des détails insignifiants, comme le personnage qui sale sa salade ou qui décrit la couleur de son papier-toilettes (j'exagère à peine). Sur le moment, j'ai été vexée. Vraiment. Je ne vais pas mentir pour me faire voix de la sagesse, cela ne servira à rien ! Avec le recul, j'ai relu mon texte, et j'ai supprimé ces effets inutiles. J'ai eu du mal mais il le fallait. Le résultat, après plusieurs mois de travail, n'en est que plus bénéfique ! En effet, en relisant mon roman pour la énième fois dans le but de couper les passages inutiles, j'avais suffisamment confiance en mon texte pour savoir quoi supprimer, quoi laisser, ce qui servait mon histoire et ce qui n'était que remplissage ou obstination inutile de ma part. Alors, pour cette critique, merci à ma collègue.

Un ami, toujours après une lecture du premier jet de " Ma boule de Neige ", m'a gentiment dit que l'écriture au présent, c'était burk. Je n'étais pas d'accord, j'ai râlé, moi j'aimais bien le présent (na !). Et puis, avec le recul, je me suis remise en question. Est-ce parce que l'on aime quelque chose que l'on doit s'en tenir à nos facilités et mettre de côté l'avis des lecteurs ? Dans le même temps, j'ai fouiné dans mon stock de romans, et j'ai regardé... La plupart était écrit au passé. Et mon texte écrit au présent n'avait aucune ambition particulière, aucun effet de style souhaité sinon de ne pas trop m'embêter lors du commencement de l'écriture il y a trois ans. L'histoire ne nécessitait pas un temps qui accroche, qui entraîne dans l'action et qui se déroule sur le moment. Grâce à son conseil, j'ai repassé mon texte au passé, profitant au passage de cet exercice pour améliorer mon récit et l'étoffer. Et bien, au final, j'étais très contente du résultat... Ne pas avoir fait la sourde oreille s'est révélé utile et comme ça, aucun regret. Merci à lui !

Dernièrement, j'ai fait lire les premiers chapitres de mon futur roman à une collègue. Elle n'a pas apprécié, je ne suis pas dupe ! Malheureusement, je n'ai pas trop saisi pourquoi. Pour autant, j'étais dépitée et sur le point d'abandonner. A me dire que dès le premier lecteur, mon histoire n'emballait pas des masses, la boucle était bouclée et je me faisais à l'idée de tout laisser tomber. Mais, même s'il n'y avait pas réellement de critique ni donc de remarque à proprement constructive, j'ai fini par prendre en compte cette réaction. J'en ai parlé sur twitter, évoquant ma remise en question ... J'espérais avoir des retours, des conseils. Et grâce à d'adorables personnes, j'ai pu avoir de vrais retours sur le premier chapitre. Des retours qui m'ont ouvert les yeux ! Ils étaient plus " négatifs " que positifs dans le sens où ce que j'attendais réellement, ce jour-là, c'était de savoir ce qui clochait. Leslie Héliade (ainsi que Flo Renard, une adorable personne), encore une fois, a su m'aider et je sais qu'elle continuera à le faire et à m'offrir ses précieux conseils. Grâce à elle et à ses remarques " sans prendre de gants " comme elle le dit, j'ai repris mon premier chapitre et j'ai travaillé pour le rendre plus intéressant, plus entraînant, bref, pour lui donner un sens et une raison d'être qui lui manquait ! J'ai compris le problème et même s'il est dur d'admettre qu'il y avait un problème... Au moins, à force de travail, je saurais le régler et je ne pourrais qu'être fière de moi !

Avec cela, avez-vous réellement envie d'ignorer les critiques négatives, voire de les redouter ? Je ne nie pas que certains n'iront pas de main morte, et n'auront peut-être aucune intention de vous aider, bien au contraire. Mais dans chaque retour, même le plus sombre, il y a du positif. Ce positif, c'est ce que vous allez tirer de ce que l'on vous dit ! N'ayez pas peur, vraiment. Vous êtes capables de vous améliorer toujours plus, votre talent ne demande qu'à s'épanouir, qu'à s'affiner. Seul, un écrivain n'est rien ! Nous écrivons par passion, mais ce n'est pas la passion qui nous lit. Sans lecteur, nous pouvons tout aussi bien tourner en rond ! Avec des retours, n'importe lesquels, nous ne pouvons qu'avancer et devenir meilleurs.

Bon, par contre, je vous rassure les amis : je ne cautionne en aucun cas les descentes en règle des écrivains sous prétexte qu'on n'a pas apprécié un livre. Il y a quelques heures j'ai eu la tristesse de constater que certains commentaires pouvaient aller jusqu'à qualifier des romans de " médiocres " ou de " débiles "... Alors qu'un simple " je n'ai pas apprécié, et voilà pourquoi " aurait sans doute eu plus de sens. Ne tenez aucun compte de la méchanceté, elle n'est pas bonne conseillère !

Voilà mon avis sur la question.

Une critique vous a-t-elle déjà marquée particulièrement ?