L’envers du décor, de Florian Zeller

Par Bénédicte

Ce week-end, à l’occasion d’une virée parisienne, je suis allée voir une pièce au théâtre de Paris. Je ne résiste donc pas à l’envie de vous en parler. L’envers du décor est une pièce montée par Florian Zeller. La mise en scène est signée Daniel Auteuil.

Ne vivant pas à Paris, je ne vais pratiquement pas à théâtre (je dois même vous avouer qu’il s’agissait pour moi d’une grande première). J’étais donc très curieuse de voir ce que ça allait donner, mais surtout de voir si j’allais aimer. Le résultat fut à la hauteur de mes espérances, car malgré quelques points que je n’ai que peu appréciés j’ai globalement passé un bon moment. Le talent de Daniel Auteuil y est certainement pour quelque chose.

Le scénario de la pièce est plutôt simple. Lorsque Daniel (Daniel Auteuil) annonce à sa femme Isabelle (Isabelle Gélinas) qu’il souhaite inviter leur ami Patrick à dîner, c’est la douche froide. Patrick (François-Eric Gendron) sera en effet accompagné de sa nouvelle fiancée Emma (Pauline Lefèvre), une très jeune femme qui pour Isabelle n’arrive aucunement à la cheville de sa meilleure amie, ancienne compagne de Patrick. Qu’importe. Le dîner aura bel et bien lieu.

Avant même l’ouverture de la pièce, comment ne pas en prendre plein les yeux. Le théâtre de Paris a connu ses premières représentations dans les années 1890. Mais si nous sommes aujourd’hui en 2016, le charme d’antan est au rendez-vous. Le rideau rouge. Les magnifiques dorures. Les balcons. J’ai tout simplement adoré ! Vient ensuite la pièce en elle-même. L’originalité de la mise en scène tient au fait que les acteurs livrent (en aparté) toutes leurs pensées. Disons-nous toujours ce que nous pensons vraiment, au plus profond de nous ? C’est ce que la pièce est en mesure de questionner. Mais pas seulement. Je me suis ainsi interrogée sur les subtilités de la communication entre les hommes et les femmes, ou encore sur ce qui peut faire tenir la pérennité d’un couple. Car si Isabelle n’apprécie guère Emma, qu’elle juge antipathique et vulgaire, Daniel se montre tout de suite sous le charme.

L’envers du décor n’évite malheureusement pas certains clichés sexistes. Et c’est globalement ce que je n’ai pas aimé du tout. Certaines répliques de Daniel Auteuil. Certaines pensées des personnages (je dois aussi vous avouer que je n’ai pas tant accroché que ça au principe d’aparté sur lequel repose pourtant la pièce). J’ai trouvé que c’était parfois « trop ». Heureusement ceci n’enlève rien au talent des acteurs. Si j’ai surtout apprécié le jeu de Daniel Auteuil, Isabelle Gélinas (qui remplace Valérie Bonneton) tire également son épingle du jeu.

En bref, j’ai globalement apprécié ma première sortie théâtre et je compte bien renouveler l’expérience. Pour moi, L’envers du décor vaut surtout pour la performance de Daniel Auteuil. J’ai tout même apprécié m’interroger sur le couple (l’évolution du sentiment amoureux, les épreuves / dangers qui peuvent mettre à mal le couple ou a contrario le renforcer).