Quand le printemps arrive..
Moi (assise dans le train, face à Chéri): Au boulot, ça va… A part que la Reine de Glace a encore eu des idées farfelues
Chéri (en riant): On a vraiment l’impression que c’est une torture de travailler pour elle.
Moi (poussant un soupir): Parfois, c’est le cas (regardant vers la vitre alors que le train quitte lentement son arrêt): Bon, après, je peux avouer que… (sursautant sur mon siège et tendant un doigt vers la vitre) Merde ! Il y’a un mec à poil !
A ce moment, toutes les personnes présentes dans le wagon se sont collés à la vitre à regarder l’homme remettre son short. Le train prend sa vitesse et on s’éloigne très vite de la scène. C’était entre rires et grommellement par la suite. Pour ma part, je riais aux larmes oubliant ma journée de boulot.
AUTEUR: Paula Hawkins
TITRE: LA FILLE DU TRAIN
ÉDITEUR, ANNÉE: Pocket, 2016
NOMBRE DE PAGES: 456 pages
Je peux vous jurer que cet événement printanier est vrai. D’ailleurs, je ne pensais pas qu’elle allait me servir d’introduction à une critique. Comme quoi !
Dans le cadre d’une lecture commune avec ma chère Fan-de-livres et suite à son adaptation au cinéma sorti fin octobre, nous avons décidé de nous lancer dans la lecture de « La fille du train » de Paula Hawkins. Et j’ai saisi cette occasion pour utiliser la version audio, avec les voix de Valérie Marchant, Joséphine de Renesse, Julie Basecqz. Et franchement… Quelle claque !
Résumé:
« Entre la banlieue où elle habite et Londres, Rachel prend le train deux fois par jour : à 8 h 04 le matin, à 17 h 56 le soir. Et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants : Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait. Heureux, comme Rachel et son mari ont pu l’être par le passé, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte.
Jusqu’à ce matin où Rachel voit Jess dans son jardin avec un autre homme que Jason. La jeune femme aurait-elle une liaison ? Bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, Rachel décide d’en savoir plus. Quelques jours plus tard, elle découvre avec stupeur la photo d’un visage désormais familier à la Une des journaux : Jess a mystérieusement disparu… »
Tous les matins, à l’un des arrêts de son train, Rachel s’évade à travers l’observation d’une maison. Elle idéalise le couple qui l’habite et semble parfait en tout point. Rachel va même leur donner un petit nom à chacun et imaginer leur quotidien. Mais lorsque son regard tombe sur la maison, deux portes plus loin, elle chute dans la réalité. Sa maison, celle qui devait être son coin de paradis. Maintenant, elle est celle de son ex-mari et de sa nouvelle femme. De nouveau, la douleur l’envahit et son désir de boire se fait plus présente. Une routine pleine de mélancolie et d’alcool où elle se complaît à y rester. Mais un jour tout chavire. Le couple qu’elle a idéalisé, ne l’ait pas. La femme qu’elle a surnommé Jess est infidèle. Rachel ne peut pas l’admettre et ne veut pas que ce couple se brise comme le sien. Mais Jess disparaît… Rachel va alors plonger dans une histoire de faux-semblants et de secrets, et rentrer dans la vie de ce couple loin d’être parfaite.
Au tout début du roman, j’avais eu un peu de mal de rentrer dans l’ambiance. Je me suis heurtée au personnage de Rachel que j’ai trouvé trop larmoyante sur son histoire d’amour brisé. Je sais pertinemment et par expérience, que les peines de cœur peuvent être douloureuses, mais j’avais envie de secouer l’héroïne. Quant à Jess, de son vrai nom Megan, je la trouvais insupportable, frivole et me moquer de ses états d’âme. Et concernant Anna, la femme qui vit désormais avec l’ex-mari de Rachel, j’étais en totale antipathie. Est-cela les personnages féminins de ce roman ? Des caricatures de femmes se plaignant de tout ?
Hé bien non ! Et c’est là, le gros point positif – voire même, la force de ce roman. L’auteure nous offre des personnages complexes pris dans leurs tourments. Elles ont, toutes trois, un passé plein de secrets et de doutes. Ces sentiments rongent leurs quotidiens et elles passent par divers exutoires pour les oublier: dans le cas de Rachel, c’est l’alcool.
En revenant à ce personnage, je n’avais plus envie d’être brusque avec elle et de la forcer à se relever. Je comprenais la douleur de Rachel. C’était une femme dont on avait piétiné ses sentiments et son amour-propre. Elle était devenue, à ses propres yeux, celle qui a brisé son couple parfait et jeté son mari dans les bras d’une autre. Comment pouvoir avancer dans la vie quand vous vous détestez vous-même ?
Alors on devient témoin de sa fuite en avant dans l’alcool et les conséquences de ces abus dans son quotidien. Au fil des pages, je souhaitais juste qu’elle se retrouve et sort de ce cycle infernal.
Megan et Anna sont-elles aussi très intéressantes à découvrir tout au long de l’intrigue. Vous allez dépasser très vite vos premières impressions. Mais pour ne rien trop vous dévoiler et laisser une part de mystère, je ne vais pas trop m’y étendre.
Mais je le redis encore: ces trois femmes sont la grosse force de ce roman.
Pour ce qui est des personnages masculins, c’est une autre histoire ! Ils n’ont guère le bon rôle, à part deux… Et encore. Je précise une chose tout de même, l’auteur ne glorifie pas ses personnages féminins au dépens des personnages masculins. Pas du tout ! Mais je trouve que la nuance est beaucoup plus présente pour les premières.
Le style du roman est vif et très prenant. Après des premiers chapitres très descriptif et peu actif, l’intrigue devient plus intense et on se laisse très vite prendre par l’ambiance.. D’ailleurs, la narration se partage entre les trois femmes, donnant ainsi une vue plus précise de leurs sentiments. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai découvert ce roman par la version audio. Les trois lectrices qui donnent leurs voix, sont magistrales et incarnent avec brio ses protagonistes féminins.
Peut-être à ce niveau de ma chronique, vous vous demandez pourquoi je ne vous donne pas mon point de vue sur l’intrigue. J’avoue avoir cibler une personne qui aurait pu être responsable de la disparition de Megan et mon impression s’est confirmé par la suite. Et lors du dénouement de fin et dont j’ai savouré avec sadisme certaines scènes, j’ai trouvé la cause de la disparition pas très surprenante. Ce que je veux dire, c’est une raison qu’on peut voir dans les faits divers. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir aimé la fin.
Conclusion:
« La fille du train » fut pour moi, non pas un thriller des plus surprenants, mais un superbe roman composé de personnages féminins forts dont l’auteur a su imposer leurs présences au sein du récit. Et le personnage de Rachel m’a vraiment marqué. J’ai eu, à ma grande surprise suite à ma première impression, une grande empathie pour elle. C’est un personnage qui, bien que malmenée par la vie et derrière son mal-être, dissimule une force. J’ai vraiment, vraiment aimé ce personnage.
L’utilisation du livre audio a été une agréable expérience grâce à ces lectrices qui ont incarné les personnages. Elles m’ont accompagnée durant mes longs trajets de train quotidien.
Et pour finir, j’avoue être tentée de voir son adaptation au cinéma mais j’ai peur d’être déçue. Quelqu’un l’a-t’il vu ? Et si oui, est-ce vous me le conseillez ?
Je vous invite vivement à jeter un coup d’œil sur la chronique de Fan-de-livres
(Image de waywardgal)