Après une semaine de repos (forcé) pour le blog, suite aux vacances scolaires (et à mes deux petits lutins excités par Halloween et dopés au sucre), me voici de retour avec, pour une fois, une BD.
Je ne lis pas souvent de BD (ou alors Jojo, j'ai un faible pour Jojo, je trouve ça trop choupi), mais j'ai vu celle-ci passer au boulot et elle m'a interpellée.
Marguerite est une jeune femme presque comme les autres. Elle a un emploi, un copain, un chat, un appartement. Mais Marguerite est hypersensible à tout, aux bruits, aux lumières, et a besoin de suivre ses rituels pour se sentir bien. Un imprévu l'affole, une soirée en société la terrifie, elle ne comprend pas les blagues de ses collègues et aime manger seule avec son livre ou sa musique. Le second degré, les codes sociaux, lui échappent pourtant elle n'a pas de déficience intellectuelle. Son petit ami se lasse du besoin de solitude de Marguerite et ses amis ne la comprennent pas.
Marguerite découvre, après quelques recherches et essais infructueux de psys, qu'elle souffre du syndrome d'Asperger.
Elle se sent soulagée d'être reconnue dans sa différence, et rencontre des gens comme elle, ainsi qu'un bon psy (enfin) capable de l'aider. Elle va ainsi suivre un cheminement et faire le tri dans sa vie, afin de mieux vivre avec sa "différence invisible".
Les couleurs de la BD sont sombres, du noir et blanc, du gris, comme pour exprimer la morosité de Marguerite et son désespoir, puis, au fil de son cheminement, les couleurs apparaissent, d'abord par touches, puis envahissent toutes les cases vers la fin, lorsque Marguerite s'accepte et apprend à vivre avec sa particularité.
L'auteur a adapté sa propre histoire et la BD, en plus de nous toucher via Marguerite, s'attache à nous informer sur cette maladie peu connue et fort mal détectée : à la fin, quelques pages font le point, sous forme de questions-réponses, sur ce syndrome.
Marguerite est très attachante et j'ai adoré me plonger dans son histoire, lue d'une traite, et qui m'a beaucoup éclairée sur ce syndrome, sur lequel, comme nous tous, j'avais pas mal de préjugés.
Je vous conseille donc la lecture de cette petite perle, dont on parle baucoup sur les blogs, et qui vaut grandement la peine !
"La différence invisible", Mademoiselle Caroline et Julie Dachez, éd. Delcourt, 2016