Pinocchio
Un conte d'Edouard SIGNOLET d'après Carlo COLLODI.
Raconté par Elsa LEPOIVRE et Eliott JENICOT (tous deux de la Comédie-Française)
Musique originale de Laurent PETITGIRARD
Illustré par Laetitia LE SAUX.
Editions Didier Jeunesse, à paraître le 26 octobre 2016.
Dès 5 ans Notions abordées : Aventures, pauvreté, école, méchanceté/gentillesse, quête d'identité.MESDAMES, MESDEMOISELLES, MESSIEURS,
Aujourd'hui vont vous être contées les désastreuses,
Les pitoyables, les effroyables mésaventures d'un bout de bois.
Oui, vous avez bien entendu, d'un bout de bois !
Pas de princesses, pas de princes, juste une bûche,
Et croyez bien, mesdames, mesdemoiselles, messieurs,
Que cette histoire est une véritable histoire,
Il ne s'agit pas de vous mentir, non !
Tout ce qui est raconté, arriva.
Et c'est ainsi que commence ce nouveau récit des tribulations de ce pantin de bois né en 1881 de l'imagination de l'écrivain toscan Carlo Collodi, et ensuite popularisé dans les années 1940 grâce à la version qu'en fit Walt Disney.
Didier Jeunesse nous propose de le retrouver dans une version musicale et à la manière d'une pièce de théâtre haute en couleurs ! A la musique originale de Laurent Petitgirard se mêlent des extraits classiques de Mozart, Vivaldi, Chopin, Tchaïkovski...
Tandis qu'Elsa Lepoivre et Eliott Jenicot (tous deux de la Comédie-Française) nous en racontent l'histoire, rejoints par la chanteuse lyrique Kate Combault.
C'est des mains de Gepetto qu'est né Pinocchio. Une marionnette de bois avec laquelle le vieil et pauvre homme espère pouvoir combler sa solitude et remplir sa bourse.
Bien mal lui en prit ! Car le pantin n'est pas docile. Pire ! Il est insolent, malpoli et feignant.
Et surtout ignorant.
Ignorant du monde et de ceux qui l'habitent, ignorant des bons ou vils sentiments des autres, ignorant de l'effort et du travail accompli, il se laisse entraîner dans une course folle mais qui n'en est pas moins une quête initiatique et d'identité.
On y retrouve le directeur de théâtre (non nommé), les deux filous, la fée bleue, le pays des jouets, les ânes, un requin (et non une baleine) et ce désir maladroit mais ténu d'être un vrai petit garçon, d'avoir un père et de grandir. Le temps qui passe et qui transforme est délicatement évoqué.
Mais au loin une silhouette de dame apparut. Pinocchio ne reconnaissait pas la silhouette, mais ces cheveux, ces beaux cheveux bleus, oui, c'était sa bonne fée !
La jeune fille n'était pas morte, elle avait simplement grandi.
Alors, Pinocchio se jeta à ses genoux en disant qu'il avait trop souffert, qu'il voulait grandir, comme elle, et devenir un vrai petit garçon.
Désireuse d'apprécier ce conte qui m'a tant rebutée depuis toute petite (à l'inverse de mes enfants), j'ai adoré cette version. Et qui me fait penser qu'il n'est pas forcément adressé pour les plus jeunes.
Cette version est d'ailleurs bien plus proche de l'œuvre originale qui décrit un pantin têtu et menteur et non pas une petite marionnette obéissante et manipulée du fait de sa naïveté et innocence, comme nous l'a proposé Walt Disney (et in fine plus injuste pour Pinocchio).
Les dernières pages nous en racontent davantage sur l'histoire et la genèse de cet album qui mêle les genres et les styles, tant à l'oreille que visuellement.
Les multiples et inventives illustrations de Laetitia Le Saux, nous révèlent un garçonnet à l'air impertinent et effronté. Impression renforcée par la voix d'Eliott Jenicot, et finalement fidèle à la signification du prénom de Pinocchio, qui dans le toscan de Collodi signifiait " petit crevard ".
Je ne peux que vous recommander l'écoute et la lecture de ce très beau livre-cd qui a su nous ravir et me réconcilier avec ce conte !Merci à Didier Jeunesse.
Il participe au Challenge " Il viaggio " d'Eimelle consacré à l'Italie, ainsi qu'aux Challenges " 1% Rentrée Littéraire 2016 " et " Je lis aussi des albums 2016 " de Sophie Hérisson.