Chronique « The Wicked + The Divine, tome 1 »
Scénario de Kieron Gillen, dessin de Jamie McKelvie, couleurs de Matthew Wilson
Public conseillé : Adultes et adolescents,
Style : Fantastique, Merveilleux, Thriller, Policier,
Paru aux éditions Glénat Comics, le 26 octobre 2016, 17.50 euros,
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L’Histoire
Brockley, sud de Londres. Contre l’avis de ses parents, Laura, une ado un peu rebelle, se maquille outrageusement pour assister au concert de Amaterasu, une des douzes divinités auto-proclamées du Panthéon. Avant la fin du concert, Laura tombe dans les pommes et se réveille au côté de Luci, la réincarnation de Lucifer…
La jeune femme au look androgyne lui propose d’assister à l’interview d’Amaterasu. Sur place, une journaliste bouscule la divinité. Elle lui rappelle sa première identité et met en doute les pouvoirs et autres miracles… Avant que l’interview tourne au pugilat, la scène se fait cribler de balles. Dans le chaos, Lucy intervient et fait exploser les têtes des tireurs d’un simple claquement de doigts.. Inculpé de meurtres, Lucy se retrouve devant un tribunal…
Ce que j’en pense
Voici une nouvelle série dans le très chouette catalogue de Glénat Comics. Cette collection privilégie les histoires indies, sans super héros, mais avec de vraies scénarii. A ce titre, The Wicked + The divine est parfaitement à sa place. Au scénario, Kieron Gillen a conçu un gros mélange. Imaginez un monde ou 12 divinités chtoniennes s’incarnent dans des ados (entre 12 et 18 ans) pour 2 ans… Au terme de ce contrat, les ados meurent et les divinités en question disparaissent pour 90 ans.
De plus, ce panthéon, composé de divinités excentriques (Lucifer, Baal…) est connu des médias aussi pour leurs performances d’artistes pop… C’est barré, non ? C’est pourtant bien ce mélange entre mythologie ancienne et contemporaine (les Pop Star) qu’il tente, avec un certain aplomb.
Dans cet univers pop et épique, Lucy (Lucifer) est accusée d’avoir tué un juge. Bon, c’est vrai que pour elle, un acte comme celui ci est carrément anodin. Il lui suffit de claquer des doigts pour faire sauter les têtes…
Pour nous servir de guide dans cet univers excentrique, Laura, jeune fille noire, se rapproche de Lucy et tente de la disculper…
Je dois dire que rentrer dans l’univers m’a demandé un certain effort. Mais j’imagine qu’il n’en sera pas de même pour de jeunes lecteurs. Une fois passé le cap, j’ai suivi ce récit étrange et envoûtant. A défaut d’adorer les principes de base, je ne peux que louer son originalité et son développement. Kieron Gillen y construit des personnages plus complexes qu’il n’y parait et des situations à rebondissement.
Au dessin, Jamie McKelvie nous offre un trait sobre et classique. Les décors sont très dépouillés, mais c’est surtout dans le character design que Jamie s’éclate. Les divinités sont travaillées et dynamiques. Dans les scènes tranquilles, comme dans les combats (spectaculaires) il assure.
Ajouter à cela quelques essais de mise en page carrément ébouriffants, et vous obtenez un premier tome particulièrement original et beau… À suivre, donc.