« Morgane » de Stéphane Fert et Simon Kansara

J’ai raison, tu as tord…

Chéri (assis sur un fauteuil, sûr de lui) : Pour moi, la meilleure reprise des légendes arthurienne, c’est « Kaamelott » !
Malik (collègue du boulot de chéri – hochant la tête) : Non mais arrête ! C’est « Excalibur » qui est culte !
Chéri (se tournant vers moi): Qui a raison selon toi,  Klo ?
Moi (posant un blu ray sur la table basse face à eux, avec un petit sourire): Quelle question ! Moi avec « Sacrée Graal » des Monty Python !

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AUTEUR: Stéphane Fert et Simon Kansara
TITRE: MORGANE
ÉDITEUR, ANNÉE: Delcourt, 2016
NOMBRE DE PAGES: 144 pages.

Résultat: on a pas réussi à se départager et nous avons conclu que ces différentes versions étaient de grande qualité et méritaient leurs reconnaissances. Quelques mois plus tard, durant une brocante, mon regard s’est tout de suite arrêté sur la couverture d’une bande dessinée. La prestance de cette Morgane tenant fermement Excalibur m’avait interpellé. Une nouvelle version de la légende arthurienne ? Je ne croyais pas si bien dire !  Voici « Morgane » de Fert et Kansara.

Résumé:
« Privée de son destin de reine, la demi-soeur du roi Arthur devient la sulfureuse fée Morgane et se dresse contre la tyrannie de la Table ronde et les manipulations de Merlin le fou. Écœurée par le magicien qui joue avec sa vie depuis sa plus tendre enfance, Morgane laisse libre cours à sa colère et assouvit sa soif de pouvoir envers et contre tous : son ancien maître, les hommes, leur nouveau dieu et l’ordre établi. »

Durant ces derniers jours, mes différentes lectures m’ont conduite à découvrir de nombreux personnages féminins marquants, mais celle qui reçoit la palme est: Morgane !
Nous avons tous en tête l’image de la manipulatrice sans cœur et sans scrupules, prête à comploter contre son demi-frère, le bienveillant roi Arthur.

Mais si la vérité était bien plus sombre qu’on ne le supposait ? Et Morgane, un personnage bien plus complexe que l’image qu’on aime lui donner? De ces suppositions, Stéphane Fert et Simon Kansara nous livrent une histoire où une jeune femme se lève contre un monde dominé par les hommes et réclamant son dû, le trône du Royaume de Bretagne !

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Est-ce que j’ai aimé cette B.D ? Oh que oui ! Tout d’abord pour ces dessins atypiques qui m’ont charmé au premier coup d’œil, pour l’union  de couleurs froides avec une touche de poésie: chaque page, séparant les différents chapitres, est superbe. Et pour finir, les rictus des personnages lorsque leurs masques se brisent pour dévoiler leurs vraies personnalités.

En parlant de personnage… Morgane, ma chère Morgane. Voilà un personnage qui sort du rôle qu’on lui a donné. Elle s’avère être bien plus complexe : une jeune fille que l’on méprise pour sont statut de femme et de magicienne et vue telle qu’une sorcière maléfique, qu’on manipule pour qu’elle devienne un pion d’une stratégie élaborée et que l’on veut abaisser à un rang de compagne au lieu de celui qui lui était destiné, future reine. On comprend ainsi sa colère face à ces hommes.

Ces hommes… Mon dieu ! Le roi Arthur qui s’avère être une marionnette dans les mains de Merlin et les chevaliers de la table ronde qui sèment chaos et douleurs lors de la quête du Graal. Ils sont très éloignés des images que nous avons. Nous partageons le mépris de Morgane pour cette poignée d’hommes qui use du pouvoir qu’on leur a donné. Le seul qui a conservé son image ambiguë avec sa part de mystère qui le définit, c’est Merlin.

Avec une trame d’histoire originale, on devient spectateur de la vengeance de l’implacable Morgane, espérant que sa colère ne la conduise pas à un funeste destin.

Conclusion:

« Morgane » a été une très, très agréable surprise. Sans l’avoir voulu, cette bande dessinée faisait écho à mes dernières lectures sur des héroïnes fortes et complexes. Et j’ai pu ainsi aussi découvrir une face plus obscure de la légende arthurienne.

Il se peut que certains hésitent pour le style graphique qui peut paraître « enfantin » au premier abord. Je vous dirais qu’une chose: c’est loin d’être une histoire pour un jeune lecteur, au contraire ! L’impact émotionnel qui se dégage des personnages s’avère être très fort dans certaines cases.
C’est pour ces raisons que je suivrais avec attention, les prochaines œuvres de Stéphane Fert.

Je vous invite vivement à la découvrir cette revisite de la légende arthurienne, du point de vue de Morgane. Jusqu’à  maintenant, elle a été bien plus dominée par des figures masculines et par l’image de la douce de Guenièvre, l’amour interdit de Lancelot.

Extraits

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