Rage de Stephen King (Richard Bachman) : un roman psychologique de haut niveau

"L'erreur est humaine mais le pardon et divin. "

Rage de Stephen King (Richard Bachman) : un roman psychologique de haut niveau

Genre : Thriller Psychologique

Première année de publication : 1990

" Rage ", un simple nom, une émotion, un mot qui dépasse ce qu'on peut qualifier de colère, une envie de se battre, une envie de se révolter contre les gens, contre la vie, contre le monde. " Rage ", un simple mot, quatre lettres et pourtant une violence inouïe. " Rage ", la consonance dure que fait la gorge en raclant le R témoigne d'un sentiment de révolte, d'écœurement et d'indignation frôlant de prêt l'aliénation. , un roman de Stephen King qui ne laisse pas indifférent et ose nous exposer la psychologie d'un adolescent qui de lycéen deviendra meurtrier.

Stephen King est un auteur dont j'ai parfois du mal à lire les romans, bien que j'apprécie grandement ses idées. Son écriture me semble souvent dense et me donne l'impression " d'alourdir " ma lecture. Cependant, ce n'est pas ce que j'ai pu ressentir en lisant ce livre. La plume de l'auteur est très fluide et les phrases courtes . Stephen King rend bien compte de la psychologie du narrateur qu'il explore de façon très intéressante en nous présentant son récit à la première personne . Ici, Charles Decker, personnage principal, prend la parole. Cet élève turbulent a déjà causé des problèmes à son établissement scolaire par le passé, au point d'en être expulsé. Mais pour lui, aujourd'hui est un autre jour . De retour dans son lycée, tout le monde le regarde différemment, mais cela lui est égal. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, Charles Dicker a décidé de prendre sa classe en otage.

Avant de développer ma chronique plus en détails je pense qu'il est serait intéressant d'expliquer pourquoi , roman traitant d'une fusillade orchestrée par un élève du secondaire dans son établissement scolaire. Plusieurs années plus tard, en 1996 et 1997, dans deux lycées situés respectivement à Moses Lake et à West Paducah, deux fusillades eurent lieu. Dans chaque cas, un lycéen prit les armes et décida de s'en prendre à son école, que ce soit aux élèves ou aux professeurs. Dans chaque cas, des personnes furent abattues. Peu de temps après, l'on retrouva un exemplaire de ce roman n'est plus publié aujourd'hui et la portée qu'il a pu avoir. En effet, en 1977, Stephen King publia sous le pseudonyme de Richard Backman Stephen King décide alors d'arrêter la publication de son roman par crainte qu'il ne devienne une source d'inspiration pour des ados mentalement instables . Même si ce livre n'est plus publié, vous pouvez toujours le dénicher. Vide-greniers, boutiques d'occasion et internet sont des mines d'or à ne pas écarter ! Faîtes tout de même attention si vous choisissez l'option internet, les prix peuvent parfois être aberrants. Rage dans les casiers de ces deux élèves. En 1999,

est mon roman préféré parmi tous les Stephen King que j'ai pu lire jusqu'à présent (bon d'accord, il y en a assez peu). L'auteur nous offre une introspection parfaite de Charles Decker, lycéen instable qui nous intrigue par son passé mystérieux que l'on ne demande qu'à découvrir, et surtout, à comprendre. Charlie décidera de prendre les armes et de prendre en otage sa classe, faisant au passage plusieurs victimes. Il se formera alors dans un une atmosphère oppressante mais fascinante où chaque élève prendra la parole à tour de rôle. Car oui, même si Charlie est le personnage central, ce n'est pas le seul à être mis en avant. Stephen King nous offre une plongée dans la psychologie si particulière de chacun des protagonistes au caractère et au vécu différent. Il développe également dans cette histoire les effets du syndrome de Stockholm , ou ce qui pourrait s'en rapprocher. En effet, en débutant cette discussion entre sa classe et lui, Charles Dicker ne semble pas impressionner ses camarades. Ces derniers finissent même par le prendre en pitié et à confondre victimes et bourreaux.

Ce livre est dérangeant car très en avance sur son temps : il anticipa le phénomène du " shool shooting " , des massacres perpétués dans des écoles. On en ressort marqué et l'esprit troublé. Malgré sa longueur, ce roman très court (ce qui est assez rare chez cet auteur) ne laisse pas indifférent. Il n'a pas pour seul but de nous exposer une simple fusillade de lycée mais développe de nombreuses questions et interrogations liées au passé des différents personnages. Comment a-t-on pu en arriver là ? Un exemple des dérives d'une société en pleine essor où il est parfois difficile de se trouver une place.

Au final, je ressors de cette lecture l'esprit embrumé, à la fois affligée et intriguée. La fin du roman laisse au lecteur le soin de réfléchir à son dénouement mais également à son déroulement. On en ressort différent et il est parfois intéressant de s'exposer à des récits emprunts d'une force de réflexion qui vous pousse à aller plus loin. Le titre est très bien choisi. " Rage ", un mot très court qui exprime très clairement l'indignation et la douleur ressenti par les protagonistes comme par le lecteur au fil des pages.

passé et que le présent est encore pire, ça rend le vomi presque appétissant."