Chronique « Thorgal », tome 35 – Le feu écarlate
Scénario de Xavier Dorisson, dessin de Grzegorz Rosinsky,
Public conseillé : tout public (à partir de 10 ans),
Style : Aventure fantastique,
Paru le 10 novembre chez Le Lombard, 56 pages couleurs, 12 euros,
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L’Histoire
Aniel, le fils de Thorgal et de Kriss de Valnor a été enlevé par les magiciens rouges, qui voient en lui la réincarnation de Kahaniel, le grand maître de leur ordre. Accompagné de la belle Salouma et de Lehla, Thorgal se lance à la poursuite des ravisseurs.
A Bag Dadh, Thorgal et sa petite troupe trouvent la caverne secrète des mages rouges. Mais il est capturé et assiste, impuissant, à la métamorphose de son fils…
Dans une cage, bardées de pointes d’acier, Thorgal est torturé. Malgré le traitement, il refuse de se convertir, affirmant haut et fort que Aniel reste son fils. Pour lui démontrer son erreur, Les magiciens rouge organise une cérémonie. Sans aucun remords, l’adolescent condamne Le calife de Bag Dahd à tuer sa femme et son Wazir de ses propres mains, avant d’être exécuté…
Effaré, Thorgal retourne dans les cachots. Grâce à sa rage et à sa force, il tue ses geôliers et retrouve ses compagnons…
Contexte
Qui ne connaît pas la série “Thorgal”. Débutée en 1980, avec 35 albums au compteur et trois Spin-Off (“Louve” par Surzhenki et Yann, “Kriss de Valnor” par De vita et Sente et “La jeunesse” par Surzhenko et Yann), c’est une des séries fondatrices du franco-belge que j’ai adoré dans ma jeunesse, comme un grand nombre de quadra. Les aventures grandioses de ce viking aux origines inconnues avait pour moi la saveur de l’aventure, du fantastique, sans oublier le dessin très expressif de Rosinsky. Un concentré d’épisodes épiques, dans la plus pure tradition “Van Hamme”.
Après 29 albums, son créateur originel a passé la main à Yves Sentes. Ce tome 35 inaugure un nouveau changement, puisque c’est Xavier Dorisson (??, ??, ??), fine fleur du scénario d’aventure, que nous aimons particulièrement sur Un Amour de BD, qui a l’honneur de continuer la série. Au dessin, cohérence graphique oblige, c’est toujours Grzegorz Rosinsky qui en assure le dessin, ou plutôt la peinture.
Ce que j’en pense
Je dois avouer que Thorgal m’avait un peu lassé sur les derniers albums. Les spin-off par contre, (“Louve” et “Kriss de Valnor”) apportaient un peu de sang et d’idées neuves à cette belle mais “vieillissante” série. Ce nouvel épisode réussit le paris de boucler une histoire commencée précédemment (le cycle de Bafg Dhad) en amenant des thèmes et des personnages plus modernes, une sorte de rupture dans la continuité.
Xavier Dorissson s’en sort particulièrement bien. Il ne révolutionne pas le genre et le monde posé par ses prédécesseurs, mais développe ses thèmes personnels. Réflexion sur la paternité, sur les religions, la destinée, une dramaturgie puissante et scènes épiques, tout est là pour notre plus grand plaisir.
Si au début, c’est un poil trop dense et emmêlé, au fur et à mesure le récit avance vers plus de simplicité, une forme d’évidence plus sobre, et un final épique et sanglant !
Au dessin, Piotr Rosinsky est toujours aussi maître de la série. Le scénario accumule les “must-have”. Grandes scènes de batailles, duel fantastique et surnaturel, explosions de feu, gueules expressives, il s’amuse à peindre son petit monde avec un plaisir évident. Étonnamment, son style “pictural” devient de plus en plus suggéré et “flou”. Ce qui ne facilite pas certaines cases (comme les batailles) qui auraient méritées un traitement plus détaillées.
Pour résumer, vous voulez replonger dans le plaisir sucré du monde de Thorgal ? Soit vous aborder cela par les Spin-off, soit vous y revenez par un ce nouvel épisode avec le scénario de Dorisson. Plus moderne, plus organique et profondément dramatique, voilà une occasion qui ne se refuse pas.
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