« Comme créature maléfique, il se posait là. Et en tant qu’être humain, il ne valait guère mieux. »
Genre : Science-fiction
Nationalité : État-Unis
Date de publication : 2014
Éditeur : Belial
Traduction : Laurent Philibert-Caillat
Note :
Résumé :
Stony a trois sœurs : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l’aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler… Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu’il est. Il n’a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d’autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage…
Mon avis :
Il n’y a pas de doute, on peut faire de très belles découvertes en se perdant dans les allées de sa médiathèque préférée et L’Éducation de Stony Mayhall en fait indéniablement partie. Un roman de plus qui rejoint ma liste, toujours plus grande au fil des mois, de mes livres préférés.
Pourtant, je ne suis pas une très grande fan des zombies. Certes, j’ai déjà lu quelques récits traitant de morts-vivants (très peu pour être honnête) mais je ne suis pas une véritable adepte. Mais là, en parcourant le résumé, je me suis dis que celui-ci pourrait me convenir, qu’il avait quelque chose de différents. Et pour cause ! Daryl Gregory révolutionne le genre en racontant l’histoire d’un de ces « monstres », à savoir celle de John Mayhall. Mais pas que. En effet, les deux points de vue sont abordés de façon subtile, avec beaucoup d’humour noir et un peu de dérision. Au fil de la lecture, on en vient à se demander qui sont les véritables « monstres » : humains ou morts-vivants ? Et c’est là toute la profondeur de ce roman qui nous fait réfléchir et nous émeut toute à la fois. Il n’est pas question d’une succession de scènes gores et une action semi-permanente. Il y a tout de même quelques passage digne de ce genre, avec du sang et des tripes, mais l’intérêt du roman est ailleurs. Le lecteur n’est pas un simple spectateur grâce aux interventions du narrateur et les interpellations du lecteur qui donne cette impression d’une histoire que l’auteur nous raconte lors d’une « soirée épouvante ».
Mais ce qui m’a définitivement fait aimer ce roman, que dis-je adorer, c’est son héros. Qui n’en ai pas réellement un, sans pour autant être un anti-héros. Oui, je sais, c’est compliqué mais c’est cette ambiguïté qui m’a charmé et captivé. Je me suis tout de suite attachée à ce personnage atypique qui évolue dans un monde divisé au dessus duquel plane la menace d’une fin du monde. Il est déchiré entre ces deux entités que sont d’un côté les vivants et de l’autre ses semblables, les morts-vivants. Les autres personnages ne sont pas dépourvus d’intérêt non plus. Ils ont des personnalités bien développées et je dois avouer avoir eu un petit faible pour Ruby. Elle a un caractère bien trempée et la complicité qui se crée entre elle et Stony est touchante.
En fait, j’ai tout aimé dans ce roman. Des personnages à l’intrigue, en passant par le découpage du roman et la plume de l’auteur, rien n’est laissé au hasard. On ne s’ennuie pas, tout est fluide et rondement mené jusqu’à la fin. Une fin tout simplement parfait, qui détrône les happy-end. Je ne vous en dit pas plus pour que vous puissiez apprécier à sa juste valeur ce roman trop méconnu à mon goût, ou en tout cas dont on entend pas assez parler. Il va de soi que je vais vérifier si ma médiathèque possède les autres ouvrages de cet auteur de génie qui, je l’espère, sauront me convaincre !
Si les zombies ne vous font pas peur et que vous ne savez pas quoi lire par ce temps de pluie, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Bisous à vous mes petits bouquineurs !
Tous droits réservés.L’auteur :
Daryl Gregory, né à Chicago en 1965, est un auteur américain de romans, de longues nouvelles et de bandes dessinées. Il est un adepte de la science-fiction et de la Fantasy. Il est diplômé de l’Illinois State University en 1987. En 2009, il remporte le Crawford Award pour Pandemonium.
Il a écrit Harrison Squared (2015), We Are All Completely Fine (2014), Afterparty. Parmi ses BD : Legenderry: Green Hornet
Site : http://darylgregory.com/