Le livre du vendredi: U4 – Jules

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de Carole Trébor

Alors que le virus U4 a décimé presque 90% de la population mondiale, Jules n’a plus de nouvelles de ses parents partis en voyage d’affaire, de ses grand-parents ou de son frère. Il est persuadé qu’il est seul dans cet immeuble parisien à devoir survivre au jour le jour jusqu’à ce qu’il tombe sur Alicia, une fillette fan de Dora l’ecloratrisse, la seule enfant à avoir survécu au virus.

Je dois avouer que, même si j’apprécie le concept des points de vue et du travail en équipe des auteurs, une fois qu’on connait le principe on n’est quand même moins transporté par cette histoire. 

J’ai bien compris que chaque auteur avait pour mission de dévoiler certains éléments spécifiques afin de former un puzzle et de donner envie de lire les quatre tomes. Mais Jules n’a ni révélé quelque chose qui m’aurait manqué dans ma précédente lecture, ni assez souligné l’importance de mes lacunes dans l’histoire globale pour produire le besoin d’en savoir plus sur Yanis et Stéphane.

Il est impossible de ne pas comparer cette lecture à celle de Koridwen et là où cette dernière était efficace, abrupte, rythmée, Jules est un peu plus mou. Après la sobriété de Grevet qui allait si bien avec l’ambiance que je m’était imaginé de cette France post-apocalyptique, je n’ai pas su apprécier la plume de Trébor. Trop d’adjectifs, trop de redites. Trop d’atermoiements émotionnels: on s’attarde sur « la profondeur des sentiments » de machin et machine, sur les émotions de Jules qui vont dans tous les sens au point de se demander si l’auteure maîtrise vraiment son personnage. Les sujets qui le taraudent tournent en boucle sans réelle évolution et sans profondeur non plus. Le récit s’emmêle dans ce trop plein, prend un rythme plus lent et sort de l’ambiance froide et réaliste de Grevet pour devenir quelque chose de plus banal.

Certaines scènes étaient très prévisibles aussi et je déplore quelques clichés dans ce tome qui avaient été heureusement évités dans Koridwen, sur la psychologie des personnages notamment ainsi que dans leurs relations que j’ai trouvé cousues de fils blancs. Spoile: Est-ce que vraiment tout le monde devait finir en couple? La mort du leader m’a tellement fait lever les yeux au ciel que j’en avais mal au crâne. Il n’y a pas une seule fille dans la chaîne de commandement de la communauté, c’est voulu?  Et bien sûr, si on torture une fille elle se fait violer mais si on torture un garçon on lui grifouille les bras (mais va-t-il s’en remettre le pauvre choubidou?). Oh et tant qu’on y est, il faut absolument qu’une des nanas tombe enceinte, tiens, ça serait original, ça! Et puis, j’en connaîs maintenant plus sur Dora que je ne l’aurais voulu. Je comprends que la petite fille s’accroche à cette univers mais était-il nécessaire de nous en dire autant sur Diego, Totor et les patates? Personnelement, je n’ai pas trouvé ça attendrissant mais un peu ennuyant.

Cela n’a donc pas fonctionné pour moi et Jules sera certainement le dernier U4 que je lirai mais grâce à lui et Koridwen je valide mon Challenge du mois de Novembre, ajoute une ligne à celui des Littératures de l’Imaginaire, une autre à celui d’Emprunts de livres et apporte 20 points à ma Maison dans la course pour la Coupe des 4 Maisons.

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Marion