Résumé :
Un amour brûlant, une perte dévastatrice, Lennie lutte pour trouver sa propre mélodie. Alors que Bailey, sa soeur, sa meilleure amie, vient de mourir, comment continuer ?
A-t-elle le droit de plaire, elle aussi ? De désirer Toby ? D’être heureuse sans Bailey ? Et comment ose-t-elle rire encore ? Parfois, il faut tout perdre pour se trouver….
Mon avis
Avant même de lire le résumé de ce livre, j’ai été attirée par son titre que je trouvais assez poétique ainsi que par sa couverture. Je ne connaissais pas l’auteure et je dois dire qu’au moment de le commençais, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Il faut savoir que j’ai rarement lu des livres traitant de la mort d’un proche -surtout de la manière dont on vit cette perte- et Jandy Nelson m’a totalement conquise avec cette histoire !
Lennon, dite Lennie, vient de perdre sa grande sœur Bailey de façon brutale et inattendue. Elle se retrouve désormais seule avec sa grand mère et son oncle qui les ont élevées seuls après le départ inexpliqué de leur mère 16 ans plus tôt. Lennie se renferme alors sur elle-même et ne sait plus comment avancer sans la personne qui comptait le plus pour elle, cette sœur avec qui elle partageait tout. A-t-elle encore le droit d’être heureuse et de tomber amoureuse? Comment peut-elle envisager ces moments de bonheur sans Bailey?
Jandy Nelson aborde le thème du deuil avec beaucoup de sensibilité et traite les différents stades de ce processus avec justesse et émotion. J’ai été particulièrement touché par la souffrance de Lennie et surtout sa détresse face au décès de sa sœur. Elle ne peut s’empêcher de culpabiliser -à la moindre manifestation de joie- vis à vis de Bailey qui ne cessera jamais de mourir chaque jour dans son cœur. Lennie se sent perdue et perd ses repères, elle qui ne se considérait jusque là que comme l’ombre de sa sœur. Elle ne sait plus qui elle est et fera quelques mauvais choix en conséquence. Au fil des pages j’ai pu accompagner Lennie dans sa douleur mais surtout sa renaissance. Car oui, la tristesse due à la perte d’un être cher ne nous quittera jamais, mais il faut continuer à avancer. Se recroqueviller sur soi-même et ruminer des idées noires ne fera pas revenir la personne à la vie. On doit alors aller de l’avant et accepter les moments de joie qui se présentent à nous malgré la peine.
Outre le deuil, ce roman parle également d’amour sous toutes ses formes : l’amour de Lennie pour sa sœur et sa famille, celui qu’elle porte à sa meilleure amie Sarah, l’amour de la lecture et de la musique, mais surtout les manifestations du premier amour. J’ai d’ailleurs trouvé que la romance décrite était loin d’être niaise et l’auteur l’aborde de manière à éviter les clichés.
L’écriture de Jandy Nelson est simple est fluide. Elle arrive toutefois à nous faire passer toute une palette de sentiments à travers son roman. La narration se fait à la première personne, du point de vue de Lennie. J’ai tout particulièrement apprécié les notes écrites de la main de la jeune fille et qui viennent entre-couper les chapitres. En effet, l’adolescente semble extérioriser son chagrin en inscrivant ses pensées ou des souvenirs liés à Bailey sur tout ce qui lui tombe entre les mains et les sème un peu partout dans la ville. Ces notes apportent selon moi de la profondeur au récit et m’ont permis d’en apprendre un peu plus sur Bailey.
Les personnages sont, quant à eux, attachants chacun à leu manière, à commencer par Lennie. La jeune fille est de nature timide et assez discrète mais la mort de sa sœur lui fera prendre conscience qu’elle ne doit plus se cacher derrière l’ombre de cette dernière et réaliser ses propres rêves. Elle va par ailleurs, entretenir avec Toby, l’ancien petit ami de sa sœur, une relation ambiguë et déroutante. Celui-ci n’arrivant pas non plus à surmonter la perte de Bailey. Je dois dire que je n’approuvais pas la tournure que prenaient leurs rapports mais je ne pouvais pas non plus les blâmer d’agir de manière irréfléchie par désespoir. Vient ensuite Joe, le personnage qui apporte de la lumière à ce récit. Nouvellement admis au lycée de Lennie, ce jeune garçon est la joie de vivre incarnée. Il va chambouler le quotidien de l’adolescente et plus particulièrement son cœur. Tout comme Lennie, je ne pouvais m’empêcher de sourire durant les passages où Joe faisait son apparition. Manou, la grand mère et l’oncle Big sont deux personnages qui n’apparaissent pas beaucoup mais que j’ai de suite apprécié autant pour leurs bizarreries que pour la tendresse qu’ils dégagent.
En bref, Le ciel est partout est un roman bouleversant que j’ai pris énormément de plaisir à lire. Jandy Nelson nous offre autant une histoire de deuil que de vie. C’est donc sans surprise que je vous recommande la lecture de ce roman !