"Druss La Légende" de David Gemmell

Par Valentine Pumpkins @valpumpkins
Éditions Milady
Après avoir quitté l'ami Waylander le cœur gros, la larme à l’œil et le cheveu en berne, les Petits Pédestres Croustillants ont bu quelques bières (trop), piqué un roupillon bien mérité, mangé un bon sandwich et se sont ensuite remis en route bien vaillamment, la quête du Cycle de Drenaï n'allant pas se faire toute seule, la feignasse. Nouvelle étape à déclarer : Druss La Légende, sur un personnage asskiparé emblématique de l'univers de David Gemmell, Druss, dont les exploits me sont vantés par des fans depuis des années. En même temps, on ne le connait pas encore que le gars est déjà une légende, c'est dire. Mais l'homme est-il à la hauteur de sa réputation ? A-t-il remplacé Waylander l'assassin dans le petit cœur de beurre de Titine ? Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir manger ce soir ? Mephisto fait-il l'S ?
Tant de questions, si peu de réponses. La vie n'est pas facile pour nos Petits Pédestres. Tâchons, Broco et moi, de faciliter leur si fameuse odyssée en vous dévoilant une partie des dessous (de l'histoire, hein, personne n'a envie de voir ce qu'il y a sous le pantalon de Druss, l'hygiène intime n'est pas franchement à la mode à son époque).
 Previously in, comme on dit chez les Américains :

Résumé made in Titine (c'est toujours moi Titine, pour les petits nouveaux)Druss a 17 ans et dans son village, la vie est plutôt agréable. Sa force incroyable lui sert à abattre des arbres, un travail d'utilité publique et il roucoule paisiblement auprès de Rowena, sa toute jeune épouse. Mais, comme Bonheur ne vient jamais à une fête sans son copain Malheur (c'est comme Alcool et Gueule de Bois, toujours fourrés ensemble, ces deux-là), un jour, le village est attaqué par des brigands, papa Druss est zigouillé et Rowena, enlevée. Ni une, ni deux, Druss attrape la hache de sa famille, qui répond au tendre nom de Snaga l'expéditrice (tout un programme) et part à sa recherche. 
*L'avis viril de Titine
Druss, c'est le mec costaud par excellence, celui qui casse votre table basse en reposant son verre trop brutalement ou qui tue des chatons en voulant leur faire des câlins. Décrit à de nombreuses reprises dans le roman, on comprend vite que le bonhomme a la carrure d'un Schwarzenegger multiplié par lui-même au carré. Il est large, massif et pour couronner le tout, il n'a pas un caractère facile. Aucun humour, ni sens de l'autodérision. S'il croit que vous vous moquez de lui, vous pouvez dire adieu à votre mâchoire ou à votre nez (Titine va donc essayer de ne pas parler trop fort, sait-on jamais).  Basically, Druss, c'est pas un type très gentil. MAIS, bien enterré sous cette masse de muscles épais bat bien vigoureusement un petit cœur en guimauve rose. Druss est très amoureux de sa femme Rowena, la seule qui le comprend et qui sait vraiment le canaliser. Mais du coup, quand elle n'est pas là (et elle n'est pas là pendant la plupart du roman, tout enlevée qu'elle a été), c'est la catastrophe... 

Habituée que j'étais à Waylander le philosophe, le sage, celui qui réfléchit et pratique l'introspection à haute dose, je vous avoue que ça m'a fait bizarre. En fait, Druss ne réfléchit pas vraiment, il fonce dans le tas avec son idée en tête, sauver sa femme, pendant très très très longtemps. Ce qui est tout à son honneur, j'en conviens. Mais tout de même. Bon sang, j'ai parfois eu envie de le secouer (et de partir en courant me cacher, parce qu'elle n'est pas non plus totalement idiote, la Titine). Mais petit à petit, on finit par s'y faire, à son côté rude, brut de décoffrage, et si j'attends encore un peu pour me prononcer, je pense que le Drussinet si borné pourrait tout à fait trouver une place dans mon propre panthéon de personnages.

Par contre, ceux qui m'ont tant fait aimer ce roman, ce sont les personnages secondaires, et en particulier, le poète Sieben. Véritable contraire de la machine humaine qu'est Druss, Sieben apporte un petit côté léger au roman. Il est drôle, beau garçon (ça ne gâche jamais rien, ça) et on a envie de lui faire des bisous. Voilà. Et l'autre personnage secondaire qui a une importance capitale dans Druss La Légende, c'est la HACHE, Snaga l'expéditrice. Avouez que rien que son nom envoie du pâté. C'est une hache dont on n'a pas envie de se moquer et qui, on s'en doute, ne sert pas à couper des tronçons de bois. Elle m'a fait penser au marteau de Thor, dans le genre "objet qui n'accepte qu'un seul proprio" et qui n'est vraiment pas sympa avec les autres. Surtout qu'elle a vraiment son importance dans le déroulement de l'histoire, avec son caractère de troll en rogne.

Pour le reste, c'est du pur Gemmell, avec de grandes scènes de bagarre où l'on voit le héros, dos au soleil, sa hache sur l'épaule, grandissant en taille à mesure que grandit son nombre de victimes, un siège interminable où on se pose pas mal de questions sur le pourquoi du comment, des femmes en détresse à sauver, mais peu de roulades, hélas, d'où une certaine déception de ma part (il est trop stable, Druss, les galipettes, c'est pour les autres). On a beaucoup aimé, avec Titine. Néanmoins, certaines répétitions ont parfois eu raison de ma patience. Imaginez un peu, Druss essaye de récupérer la dame de son cœur, se bagarre juste devant l'endroit où elle se trouve et BOUM, fin de la baston, et la madame, elle est encore partie avec un autre méchant. C'était à se demander si elle ne le faisait pas exprès à un moment, la cocotte.
En Bref

3,5/5

C'est du bon, du très bon même. Mais disons que je n'ai pas encore réussi à oublier ce brave Waylander. Pourtant, je n'attends qu'à accueillir Druss comme il se doit (s'il laisse sa hache dans le couloir et qu'il promet de faire attention où il s’assoit, la bouillie de chat écrasé, ça part difficilement au lavage). J'attends donc la suite de ses aventures (avec La Légende de Marche-Mort et surtout ! avec Légende !) pour me faire une idée plus approfondie. La suite, le mois prochain, si tout va bien 😎
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© Mary Pumpkins
avec Broco La Laxatrice !