C’est l’hiver, et l’hiver, eh ben il faut se couvrir pour ne pas attraper le rhume. Une jolie cagoule rouge en laine tiendra bien au chaud le petit canard à lunettes. Mais le voilà qui rouspète: sa cagoule, il l’a trouve horrible, et surtout, elle pique. Dans la forêt, il rencontre un loup pas trop commode, qui a bien l’intention d’en faire son repas. Le charmant canard le mènera en bateau en lui faisant croire que sa cagoule a de super pouvoirs magiques. Le loup tombera-t-il dans le panneau? Qui des deux sera le plus astucieux?
Le très prolifique Antonin Louchard récidive avec une histoire de canard pas piquée des vers. L’humour traverse d’un bout à l’autre ce petit album carré; les échanges entre le canard à lunettes et le loup sont hilarants. Le trait est d'une belle simplicité, les couleurs monochromes contrastent avec la cagoule rouge, les expressions du loup et du canard sont imparables. C’est simple, rempli de malice et de fraîcheur. J’adore…
Super cagoule, Antonin Louchard, Seuil jeunesse, 40 pages, 2016. À partir de 3 ans.
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Les princesses Rose et Joséphine n’en peuvent plus d’attendre le Prince Charmant. S’il ne vient pas à elles, elles iront à lui! Elles prennent leur courage à deux mains, quittent leur donjon et se mettent en route, accompagnées de leur chat. En chemin, elles feront face à quelques frayeurs: une grotte, une maison abandonnée, un souterrain tapissé de toiles d’araignées, une nuée de chauves-souris, le château de l’Ours, celui du Dragon. Trouveront-elles leur Prince? Là est toute la question!
Ce livre-jeu interactif est brillant et savoureux. À chaque page, c’est aux p’tits loups de déterminer la suite de l’histoire. Grâce à un ingénieux système d’onglets, l’intrigue évolue différemment selon les choix qu’ils font. Les lectures multiples de l’album et les deux fins possibles en font une expérience unique.
J’adore les illustrations d’Amandine Piu. J’ai découvert son travail avec Ce n’est pas l’histoire, publié chez Frimousse. Ses couleurs chatoyantes et le foisonnement de détails ravissent l’œil. Ma sauterelle et moi avons déjà passé plusieurs heures à naviguer entre les pages de À la poursuite du chagaga de Sylvie Misslin et Charlotte Des Ligneris. C’est avec plaisir que nous avons récidivé l’aventure avec cette histoire de princesses.Hou! Hou! Prince charmant? Sylvie Misslin (texte) et Amandine Piu (illustrations), Amaterra, 44 pages, 2016. À partir de 4 ans.· · · · · · Pavor est un petit garçon sage, très très sage, un peu peureux et beaucoup anxieux. Docile, il écoute les conseils de sa maman à la lettre et fait tout ce qu’elle lui demande. Il ne mange pas de fruits avec des pépins, il ne sort pas dans le jardin tout seul, il fait toujours attention à ne pas se salir, il se tient loin des autres pour ne pas attraper des poux et des microbes. À force de marcher sur des œufs et d’avoir peur de tout, Pavor commence à faire de terribles cauchemars. Une visite chez le médecin s’impose. La prescription est simple: aucun médicament, aucune thérapie, mais une liste de choses à faire, comme jouer dehors et se faire des amis. La vie de Pavor s’en trouvera transformée. Fini les cauchemars, bonjour les beaux rêves.Voilà une histoire qui me laisse perplexe. L’album est sublime, il n'y a aucun doute là-dessus. Tellement magnifique que j'ai eu un coup de coeur! Mais je me demande à qui il s’adresse. Surtout aux parents poules surprotecteurs? Une chose est sûre, il ouvre à la discussion et aidera, je l'espère, les p'tits loups trop couvés à s'exprimer. L'aspect sombre et vieillot des illustrations ne charmera peut-être pas les petits (Moi, j'adore la palette et les détails, mais je suis vieille). L’adéquation entre le texte et les illustrations est parfaite: Pavor prend les mises en garde de sa mère au premier degré. Lorsqu’elle lui dit qu’il pourrait attraper une fièvre dévorante, on voit le pauvre Pavor en feu; lorsqu’elle lui dit qu’il pourrait attraper un rhume morveleux qui le mettrait à terre et l’empêcherait de bouger, il se voir cloué au sol, maintenu par des cordes. J'ai aimé le petit clin d’œil au Cri de Munch (cette fois avec la bouche fermée) au-dessus du lit de Pavor! Malgré mes quelques réserves, j'espère que Pavor trouvera ses lecteurs, car au final, il met de l'avant l'émancipation et l'ouverture aux autres. Des valeurs que je prône!
Pavor Nocturnus, l’histoire d’un petit garçon un peu trop parfait,Marilina Cavaliere (texte) et Letizia Iannaccone (illustrations), Seuil jeunesse, 32 pages, 2016. À partir de 4 ans.