Peter Temple, né en 1946 en Afrique du Sud, est un auteur australien de romans policiers. Ancien journaliste et professeur de journalisme, il déménage à Sydney en 1980, puis, deux ans plus tard, s'installe à Melbourne. Il se tourne vers le roman dans les années 1990. Séquelles, roman de 2005, vient d’être réédité en poche.
Après une dernière enquête foirée durant laquelle son coéquipier est décédé, Joe Cashin a été muté loin de la brigade criminelle de Melbourne, dans sa petite ville natale de Port Monro, au bord de la mer où il est désormais responsable d’une maigre brigade de quatre personnes pas très occupée. Jusqu'au jour où l'on retrouve le notable local, l’entrepreneur Charles Bourgoyne, tabassé et laissé pour mort dans sa luxueuse villa de la côte. Très vite, tous les indices recueillis désignent trois garçons de la communauté aborigène voisine. Mais Cashin est loin d'être convaincu car les coupables paraissent trop beaux.
Amateurs de polars et de romans en général devraient trouver matière à satisfaction avec ce bouquin. Si vous aimez les romans policiers, vous serez ici en terrain familier : un flic qui souffre pour de multiples raisons (problèmes familiaux divers, blessure morale avec le remords d’un collègue tué, séquelles de blessures physiques) et qui, bien que mis à l’écart, se retrouve à gérer une affaire dont la victime est un gros bonnet local et les suspects de jeunes aborigènes dont l’un est le neveu d’un homme politique. Les complications vont s’accumuler pour Joe Cashin, dans un climat chargé de racisme, de corruption et de pressions avant que l’enquête pour meurtre ne dévie vers des investigations plus sordides…
L’intrigue est bonne mais l’écrivain est meilleur encore car si les quelques lignes ci-dessus peuvent vous semble du déjà lu, son talent balaie cette éventuelle critique. Le texte est dense mais on ne s’ennuie jamais et ce qui pourrait être « cliché » passe comme une lettre à la poste, ce dont j’ai été le premier surpris. C’est très bien écrit tout en l’étant très simplement, rien qui ne tape à l’œil ou cherche à attirer les voyeurs.
Je résume : une bonne intrigue, un contexte social et politique, des personnages bien campés apportant des digressions qui étoffent agréablement le roman, une écriture convaincante. On doit pouvoir dire que c’est un bon bouquin ! Non ?