J’insiste sur le « MES » littératures Européennes puisqu’il s’agit ici de mon regard sur l’événement, trois jours en ce qui me concerne, une vision forcément parcellaire en rien représentative de l’ensemble du salon.
De vendredi, je retiens d’abord mes échanges passionnants avec Ghislaine Herbéra (La Poupée cacahuète, L’Heure bleue) et Mathieu Siam (Galet), deux auteurs-illustrateurs jeunesse de talent. L’occasion de parler de leur travail, que j’ai beaucoup aimé et de glaner quelques infos sur leurs projets en cours. Forcément passionnant.
J’ai également pu échanger quelques mots avec Catherine Pont Humbert à propos de son livreCarnets de Montréal ou croiser Élise Fontenaille qui a reçu le Prix Alé pour La Révolte d’Éva, roman que je vous conseille.
Le vendredi soir, direction les Quais Hennessy où le comédien Denis Lavant présente une lecture du Pays de la peur d’Isaac Rosa, auteur également présent sur le salon. Une lecture musicale vivante et parfaitement incarnée par un comédien enflammé qui aurait parfois gagné à en faire un chouïa moins. A l’issu, un cocktail est offert par la maison Hennessy.
A gauche, Denis Lavant *
Le samedi matin à L’Avant-scène, rencontre animé par Catherine Pont Humbert sur le thème La Jeune génération d’écrivains européens en présence de Jenni Fagan (La Sauvage), Vincent Message (Défaite des maîtres et possesseurs), Terézia Mora (De rage et de douleur le monstre) et Andréa Salajova (Eastern) et Jesus Carrasco qui remporte le Prix des lecteurs pour Intempérie.
Catherine Pont-Humbert et Terézia Mora
L’après-midi, débat entre Jean-Claude Guillebaud et Pascal Manoukian (Les Échoués) animée par ÉricNaulleau sur le thème, Raconter le réel : avec quelle distance ? J’ai beaucoup apprécié les interventions de Pascal Manoukian que j’aurai volontiers écouté plus longuement.
Plus tard, conversation très riche entre Vincent Message (Défaite des maîtres et possesseurs) et Isaac Rosa (La pièce obscure) sur Les pouvoirs de la peur.
Vincent Message
Puis remise du Prix Jean Monnet à Matéi Visniec (Le Marchand de premières phrases). Si j’ai trouvé l’auteur passionnant, je suis resté sur ma faim quant à la façon dont l’entretien a été mené par Virgil Tanase…
En soirée, projection du film Local Hero, film écossais de Bill Forsyth de 1983 présenté par Andrew O’Hagan (Illuminations), film intéressant mais pas vraiment mémorable…
Le dimanche, le plaisir d’échanger à nouveau quelques mots avec Ghislaine Herbéra.
Le bonheur d’assister à une lecture enrichie de Galet de Mathieu Siam. Lecture en famille puisque Mathieu tourne les pages de son livre version XXL, sa femme et sa fille lisent et son fils est au synthé. Un très beau moment où l’on sent un homme heureux en famille et fier de son travail. Moment d’autant plus émouvant pour lui qu’il s’agit de l’ultime représentation. Merci à eux quatre !
Passer une heure dans l’univers des Polars des Highlands avec Barry Gornell (La Résurrection de Luther Grove) et son interprète la talentueuse et, ce qui ne gâte rien, ravissante Chloé Billon. Conversation parfaitement menée par Hubert Artus. Obtenir une dédicace de Barry Gornell.
Hubert Artus, Barry Gornell et Chloé Billon
Enfin, clôturer cette édition 2016 en beauté par une lecture de La Fille au papier d’agrumes d’HansZischler par la comédienne Anne Alvaro accompagnée par le musicien Nicolas Daussy. Une très belle lecture portée par le timbre si particulier de la comédienne et encore un très beau moment.
Mes « regrets »
Un de mes plus grands regrets cette année vient de la présence furtive d’Éric Pessan uniquement le jeudi, jour de moindre fréquentation. Son très bon roman jeunesse Aussi loin que possible méritait vraiment une meilleure exposition. Du coup, je l’ai loupé !
De plus, si j’ai encore pris un grand plaisir à assister à ce salon, je dois bien reconnaitre que mon enthousiasme était plus modéré. Déjà, le thème ne m’emballait pas vraiment, un thème que je trouvais un peu fourre-tout mais lié au millénaire de la ville de Cognac. Quant à l’affiche, elle ne m’a pas vraiment emballée non plus.
Ensuite, si je suis le premier à reconnaitre que les habitudes sont faites pour être changées et que l’ouverture à de nouvelles librairies est louable, j’ai regretté l’ancienne organisation de la grande salle de La Salamandre avec le Café Littéraire au fond de la salle auquel on se rend en traversant la grande librairie, lieu de passage et de flânerie entre et pendant les rencontres. Là, les visiteurs pouvaient très bien assister à des rencontres sans jamais mettre un pied à la grande librairie. Ce qui est quand même dommage.
Cette année, tout semblait plus cloisonné. On ne pouvait parfois pas entrer dans certaines salles de l’étage quand une rencontre était commencée ou plus difficilement s’éclipser…
Enfin, si je comprends bien le choix du théâtre de L’Avant-scène pour la lecture finale d’Anne Alvaro, j’ai trouvé dommage que ces quatre jours se termine ailleurs qu’au cœur même du salon.
Quoiqu’il en soit et en dépit de ces quelques bémols, j’attends avec impatience l’édition 2017.A l’année prochaine !
http://www.litteratures-europeennes.com/fr/
*Comme chaque année, je vous gâte avec mes photos floues et mal cadrées ! ;)