Un petit boulot de Iain Levison

Par Krolfranca

Titre : Un petit boulot

Auteur : Iain Levison

Traduit de l'américain par Fanchita Gonzales Battle

Éditeur : Liana Levi

Date de parution : 2003

211 pages en format poche

Cet été, j'ai lu du même auteur, Ils savent tout de vous. Je n'avais pas rédigé de billet parce que je ne savais pas quoi en dire si ce n'est que j'avais passé un agréable moment de lecture. Je me suis intéressée cependant à l'auteur et lorsque j'ai trouvé son premier roman en format poche, je n'ai pas hésité une seconde et hop !... dans ma poche !

Et je ne suis pas déçue, celui-ci est bien meilleur que l'autre, bien plus piquant, bien plus drôle, bien plus grinçant, la littérature américaine, comme je l'aime ! Ceci dit, les deux romans ne sont pas comparables, ils ne jouent pas dans la même catégorie littéraire, l'un étant davantage ancré dans la réalité tandis que l'autre frise le fantastique (certains personnages étant télépathes).

Revenons à nos moutons noirs, Un petit boulot est le roman de la misère sociale, le roman de la difficulté de vivre lorsqu'on a été licencié, mais aussi le roman noir, une espèce de thriller à l'humour grinçant, le roman décapant par excellence. Le genre que j'affectionne de plus en plus.

Le héros, Jake Skowran, accepte un " petit boulot " pas comme les autres pour pouvoir payer ses dettes, pour retrouver un semblant de vie sociale et intime, parce qu'il a tout perdu : de son emploi à sa petite amie, en passant par sa télé et la possibilité de chauffer son logement.

J'ai aimé le côté immoral, qui fait qu'on soutient cet anti-héros, qu'on le porte à bout de bras en espérant bien fort qu'il s'en sorte à tout prix, et tant pis pour les dégâts collatéraux ! Oui, c'est immoral, mais ça fait du bien parce qu'on en a marre que la société des bien-pensants gagne toujours.

Et on s'en fiche que l'histoire soit rocambolesque ! Non, on ne s'en fiche pas, on en redemande, on en raffole, on aime que rien ne soit crédible parce qu'on veut, on exige que les pauvres s'en sortent !

En conclusion, si vous n'avez pas encore lu ce petit bijou de la littérature américaine, et bien faites-le au plus vite, parce qu'aujourd'hui avec un cinglé au pouvoir de la première puissance mondiale, il est préférable de choisir la voie du rire, du cynisme afin de ne pas sombrer dans la déprime la plus noire.

" Investir dans l'avenir est un truc de riches. Les pauvres cherchent seulement à rendre le présent supportable. "