[Chronique #70] Clayan Jor, Le Trésor des Celtes

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  • Auteur : Cécilia Petipa
  • Edition :
  • Sortie le 3 Juillet 2016, 200 pages, 7.3 €
  • Thèmes : fantasy, celtes, épopée, médiéval, magie, mythes
  • 4e de couverture : « Clayan Jor, jeune archer et cavalier émérite, fils du défunt Khanu Jor, chef des avars de l’ouest, dénote dans le pays chrétien de Charlemagne, tant par son apparence que par ses coutumes. Pour gagner l’estime du comte de Durocasse, il partira à la conquête de L’Azuline. Il s’agit là d’un fabuleux saphir faisant partie d’un trésor celte préservé depuis plus de trois cents ans au sommet d’un mont sacré. La panthère démoniaque Pargas veille férocement à ce trésor. Lors de son voyage fantastique au cœur des mythes celtes, Clayan sera épaulé par son amie Blanche, sage-femme et druidesse. Les créatures diaboliques qui entraveront le chemin de l’archer, le mettront à plusieurs reprises en péril. Blanche usera-t-elle de sortilèges pour aider Clayan dans sa quête ? Parviendra-t-il à surmonter les épreuves qui l’attendent ? Obtiendra-t-il la reconnaissance des seigneurs francs ? »

Mon avis

Un livre jeunesse ? Mmmh, pourquoi pas ! Si je devais choisir, je dirais que ce n’est pas ma lecture de prédilection, et ça, ce n’est pas nouveau. Mais, j’ai été charmée par cette lecture. En fait, je me suis demandée si c’était le genre d’histoires que je pourrais lire à mes nièces, et la réponse est un grand oui. Bien sûr, cela change des habituelles histoires d’ourson maladroit et leurs valeurs d’apprentissage. Je préfère, apprendre à mes nièces à rêver, à voir le monde d’une autre manière, ce sera mon rôle de tata. Partez donc à l’aventure avec Clayan.

Clayan est un jeune turc, fils du défunt chef d’un clan nomade qui cherche à gagner l’estime d’un comte local afin de redorer le blason de son père et retrouver le prestige de son rang. Il sera accueilli par famille de guérisseur/sorcier dont la culture païenne de la druidesse Blanche, jeune femme dont il tombera amoureux. Cela va lui permettre, par son enseignement de vaincre une grande partie des monstres qu’il devra affronté durant sa quête de L’Azuline.

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Avec l’essor actuel du roman jeunesse, il n’est pas étonnant de voir émerger quelques pépites. Clayan Jor, non content d’être un roman qui prône d’une certaine manière l’ouverture d’esprit et la tolérance dans un royaume franc chrétien et xénophobe, nous plonge au cœur des mythes celtes qui sont importants dans l’ouest de notre pays.

Le roman est dynamique et l’action ne manque pas. À chaque page, le héros affronte un nouveau danger pour le mener vers sa quête. On retrouve les trames habituelles : un héros, une quête, un belligérant, une amoureuse, un vrai roman de cape et d’épée, épopée moderne. À chacune des quêtes, le héros voit une valeur importante de l’homme mis en question afin de savoir s’il est digne, dans un premier de parvenir jusqu’à la pierre et dans un second temps, d’être un homme initié et à la magie celtique et aux devoirs d’un chevalier. On s’évade très facilement avec Clayan, on l’accompagne et on le soutient durant ses aventures. J’ai adoré découvrir les différents personnages au cours de l’histoire, notamment nos amis habitants du bois.

C’est un roman qui aborde, assez sommairement, mais tout de même, l’art des druides celtes. Pour les pratiquants, il s’agit d’une véritable religion, mais aussi la fondation même de la société celtique. Cette magie est introduite à une époque sombre pour ceux qui pratiquaient une religion considérée comme païenne, ou du moins, étrangère au christianisme franc. Dès qu’il entre dans sa quête, la magie prend une part très importante du récit. Elle l’accompagne un peu partout, et chacune de ses péripéties est saupoudrée d’une belle dose de mystère qui nous donne envie de découvrir la suite.

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Je voudrais revenir quelques instants sur la romance. L’amour courtois (thème très important dans le moyen-âge, celui d’un chevalier pour une noble dame, image d’un amour pur, beau. C’est aussi est bien souvent la représentation d’un amour volage où l’objet tant désiré de chevalier et une femme mariée, elle devient un défit, un fruit défendu, où le désir et le plaisir charnel prend le pas sur la notion d’amour. D’ailleurs, l’église va se battre très longtemps contre cela, puisqu’estimant que l’amour courtois et/ou la chanson de geste ne sont pas une illustration de l’amour marital conforme au dogme), bien que très contemporainisé ici (une femme se trouve rarement seule avec un homme, surtout aussi jeune et inexpérimenté, pas de relation avant le mariage, etc.), nous fait voyager. Oui, bon, on ne peut pas toujours avoir la perfection historique dans tous les romans ! Les deux personnages sont attachants et leur amour semble pourtant sincère.

Pour le reste, le roman se lit assez vite, il est très ben écrit, entrainant. J’ai vraiment apprécié que l’histoire ne manque pas d’une certaine maturité malgré l’affirmation de la portée jeunesse. Pas de discours niais, pas d’idioties sans nom, des personnages adultes avec des valeurs fortes.

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En résumé

Ce roman fantasy jeunesse est parfait pour une lecture pleine de magie et de légèreté, pour un happy end qui nous met de bonne humeur. Je n’avais pas lu d’épopée depuis un certain temps, et j’avoue que ça m’a donné envie de m’y remettre. Après tout, Le Seigneur des Anneaux ne va pas se lire tout seul !


très bonne lecture


Les +

  • La magie
  • L’épopée

Les —

  • La jeunesse (en tout cas pour moi, ça reste trop enfantin)
  • Peut-être un peu trop contemporain pour un récit placé au VIII IXe siècle