Le premier site de rencontre Auteurs et Editeurs

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Cet auteur, qui préfère conserve conserver l’anonymat, en avait marre : il envoyait de nombreux projets aux éditeurs par courrier, par mail, par coursier et même par pigeon voyageur. Mais la réponse était toujours la même (quand il y avait une réponse) : « Bonjour, malgré toutes ses qualités, votre projet ne correspond pas à notre ligne éditoriale. PS : Délicieux ce pigeon ».

A force, il passait plus de temps à proposer des projets (bénévolement) qu’à travailler sur des albums (mal) payés. Le déclic est venu quand son boulanger a refusé de lui faire crédit pour un pain au chocolat (ou chocolatine) à 15 centimes. Il a donc sauté le pas en s’inscrivant au premier site de rencontre Auteurs et Editeurs.

Le principe ? Les auteurs se mettent en vente comme dans un rayon de supermarché et les éditeurs viennent faire leurs courses. Ces derniers peuvent naviguer dans le rayon franco-belge, passer par l’érotique, faire un détour sur le réalisme, revenir sur l’érotique, éviter le roman graphique, retourner sur l’érotique et finalement acheter du manga.

La fiche est d’une simplicité enfantine, en mettant en avant les mensurations de l’auteur : tarifs, rapidité d’exécution, chiffres de vente. Les éditeurs peuvent même filtrer les auteurs en fonction de recherches spécifiques, telles que « syndiqués ou non ».

Notre auteur témoigne : « Au début, je n’y croyais pas mais quand j’ai été contacté pour dessiner les Aventures de Kev Adams en BD, ça m’a permis de remonter la pente et de dépasser les 10 000 ventes ! Je suis même passé à la télé pour ce projet, première fois que les médias s’intéressaient à un de mes albums ».

Un autre auteur a cependant une vision plus mitigée : « Il faut se méfier des pervers. La dernière fois, j’ai été contacté par un éditeur qui voulait me rémunérer uniquement si les ventes dépassaient un certain palier. Il y a aussi les faux comptes. Un de mes amis inscrit sur ce site est allé à un rendez-vous, croyant avoir affaire à un éditeur, mais il s’agissait d’un chasseur de dédicaces. Il a été obligé de lui dédicacer une série complète ».

A l’approche d’Angoulême, le nombre d’auteurs inscrit va augmenter et le créateur du site, que nous avons rencontré, est plutôt confiant : « Je sais qu’avec Angoulême, les auteurs, espérant signer des projets, vont revenir déçus. On s’attend à un pic d’affluence. Nous comptons d’ailleurs créer une nouvelle catégorie, uniquement pour ceux qui veulent une aventure sans lendemain : une catégorie dédiée aux one-shots. Nous allons d’ailleurs profiter de cette mise à jour pour supprimer la catégorie « Scénariste », nous avons constaté que les éditeurs ne parcouraient jamais ces profils. Nous allons aussi créer un compte Premium qui permettra aux éditeurs d’avoir accès à une base d’auteurs primés à de gros salons. Nous ne pouvons d’ailleurs qu’inciter les éditeurs à tester nos services, la démo, pour trouver un coloriste, est gratuite ».

C’est quand même chouette la technologie !

Jonathan Rien

Note de la rédaction : article parodique