Ludmila Oulitskaïa : Le Chapiteau vert

Ludmila Oulitskaïa Ludmila Oulitskaïa est née en 1943, dans l'Oural. Elle a grandi à Moscou et fait des études de biologie à l'université. Auteur de nombreuses pièces de théâtre et scénarios de films, depuis le début des années 1980 elle se consacre exclusivement à la littérature après que ses premiers récits soient parus à Moscou, dans des revues. Son dernier roman, Le Chapiteau vert, paru en 2014, vient d’être réédité en poche.  

Le livre est une vaste fresque historique couvrant l’histoire de la Russie entre 1953 et 1996 à travers trois personnages, Ilya, Sania et Micha, trois camarades d’école au début du roman qui coïncide avec la mort de Staline, pour s’achever l’année du décès du poète Joseph Brodsky. Ilya est un grand maigre amateur de photo, Sania avec des « cils de demoiselle » est musicien et Micha tient le rôle du rouquin juif. Dans cette société Soviétique en pleine reconstruction, riche en turbulences dangereuses, un homme va avoir un rôle essentiel dans l’avenir de ces trois-là, Victor Iouliévitch, leur professeur de lettres (on ne peut s’empêcher de vaguement penser au film, Le Cercle des poètes disparus) qui « les emmenait hors d’une époque misérable et malade, les transportant dans un univers où fonctionnait la pensée, où vivait la liberté, la musique et les arts de toutes sortes. »

Le roman est dense comme on l’imagine aisément, quarante ans d’histoire, qui plus est lorsqu’il s’agit de ce pays, il y a à dire. Se mêleront au récit, les vies personnelles et sentimentales des uns et des autres, l’histoire avec un grand « H » qui passera par le samizdat (système clandestin de circulation d’écrits dissidents en URSS et dans les pays du bloc de l'Est, manuscrits ou dactylographiés par les nombreux membres de ce réseau informel) et la déportation en camp, l’exil en Amérique et le retour en Europe etc. En fil rouge, la littérature toujours présente par ses grands écrivains russes ou pas.

Objectivement, je ne peux faire aucune critique négative de ce livre, Ludmila Oulitskaïa est un très bon écrivain, le bouquin est très réussi techniquement parlant, son propos puissant (dénonciation du totalitarisme) mais… comment dire… ça ne m’a pas enthousiasmé plus que cela. D’abord c’est beaucoup trop long pour mes goûts personnels et enfin, au risque de vous faire hurler, il s’agit d’un nième roman sur le totalitarisme, un de plus dirai-je, ce à quoi vous me répondrez justement, qu’il n’y en a jamais assez quand on dénonce le Mal. Ce n’est pas faux.