Le Testament de William S. (Blake et mortimer T24)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Le Testament de William S. »

Scénario de Yves Sente, dessin de André Juillard,

Public conseillé : tout public,

Style : Aventure, Enquête,
Paru le 26 octobre chez Dargaud, 64 pages couleurs, 15.96 euros,
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L’Histoire

Sur Bayswater Road, Les membres de la Diplomats of London Society fêtent l’arrivée de leur nouveau confrère allemand. A la fin de la soirée, ce dernier coupe par Kensignhton Gardens, mais se fait attaquer et rouer de coups par une bande de Teddys. Devant la gravité de la situation, le capitaine Francis Blake et l’inspecteur-chef de Scottland Yard sont convoqués pour agir de concert.
Le soir même, Francis va rejoindre son cher ami Philipp. Ensemble ils vont assister à la première du “Marchand de Venise”, la célèbre pièce de William Shakespeare. A l’issue de la représentation, les hommes assistent à la rencontre glaciale entre Mrs Summertown, un amour de jeunesse de Philipp et le compte Walter d’Oxford.
Le même soir, à Venise, le marquis Stefano di Spiri a organisé une soirée, troublée par un bateau qui vient heurter le palais ancestral. L’incident se clôt sans gravité, mais quand les hôtes passent à table, un bruit de cloche répétitive se fait entendre. L’assistance, se met en chasse du bruit incongru…
Dans les antiques sous-sols du palais, une porte dérobée s’est ouverte, pour leur montrer un étrange spectacle dans une cage de verre qui les attend depuis plus de trois siècle…

Ce que j’en pense

Après une pause d’une année, revoici l’habituel “Blake et Mortimer” de fin d’année, que que nous offrent les éditions Dargaud, servi par le duo Yves Sente et André Juillard. Pour les deux complices de longue date, c’est déjà le septième récit commun de Blake et Mortimer (avec un diptyque au passage).
Dans les précédents albums, Yves Sentes, en bon élève et historien patenté, a déjà eu toute latitude d’explorer les thèmes chers à Jacobs. Fantastique, passé, histoire et même S.F.. Avec cette nouvelle aventure, il doit se renouveler et “sortir du cadre Jacobsien”.

A mon avis, ce “Testament de William S.” ressemble plus à une enquête d’Agatha Christie qu’à une aventure de B&M. D’ailleurs, les deux amis ne sont pas impliqués ensemble dans l’aventure.

Tandis que deux sociétés se disputent depuis des siècles pour savoir si William Shakespeare, petit provincial, est bien l’auteur des pièces sublimes qu’il a laissé dans son sillage, un mystère vieux de trois siècles se déclenche. A travers la mort, l’ancêtre du Marquis di Spiri convient ses hôtes à une véritable chasse au trésors. L’enjeu : en trois énigmes pour trouver la dernière pièce inédite de Shakespeare et révéler des détails inconnus sur sa vie… Une opportunité fantastique pour les chasseurs de trésors et de vérités historiques qui vont s’affronter dans un duel immédiat et sans merci.

Même si le style est bien éloigné des habituels complots mondiaux et militaires, cette ambiance “Cristienne” s’accorde parfaitement avec celle de B&M. Toujours aussi British, un peu désué et blindé de dialogues qui envahissent les cases, Yves Sentes et André Juillard sont dans leurs petits chaussons. Sous la patte de l’auteur, le récit dense et subtil mélange habilement l’histoire et la pure fiction.
Le petit bémol est du à la volonté de raccrocher par tous les moyens à l’univers de B&M cette aventure hors norme. Yves sente embrouille un peu les pistes avec l’histoire des Teddys (historique) et la présence assez décalée du méchant de service, Le colonel Olrick, du loin de sa prison…

Au dessin, pas de surprise. Juillard continue son exploration tranquille de l’univers de Jacobs. Totale maîtrise, élégant, rigoureux, pointilleux jusqu’à l’extrême, un peu rigide aussi, mais cela fait partie de son charme, je suis toujours aussi ravi de découvrir son nouvel album. Mon seul regret est du à l’importance des phylactères qui masquent son dessin tout en sobriété.