We Are the Ants, de Shaun David Hutchinson

Par Deslivresetlesmots @delivrezlesmots

We Are the Ants, de Shaun David Hutchinson, lu par Gibson Frazier, Simon Pulse, 2016, 464pages

L’histoire

Henry Denton a passé les dernières années à se faire kidnapper de temps en temps par des aliens. Jusqu’au moment où ces derniers lui donnent un ultimatum : la fin du monde arrivera dans 144 jours et tout ce que Henry doit faire pour l’empêcher est d’appuyer sur un gros bouton rouge… Seulement il n’est pas sûr d’en avoir envie.
Après tout, la vie n’est pas des plus simples pour Henry. Sa mère est une serveuse qui arrive seulement à tenir en fumant comme un pompier. Son frère est sans emploi et a arrêté les études après avoir mis sa copine enceinte. Sa grand-mère se perd peu à peu à cause d’Alzheimer. Et Henry essaie toujours de se remettre du suicide de son petit ami l’année passée.

Note : 5/5

Mon humble avis

J’ai beaucoup aimé ce roman, mais je préfère prévenir : il contient pas mal de déclencheurs potentiels, certains mentionnés dans le résumé. Je mettrai les déclencheurs à la fin de la chronique pour ne pas spoiler.

J’adore la science-fiction, mais je me rends de plus en plus compte que ce que j’aime encore plus, ce sont des histoires situées dans un univers SF sans que ce dernier soit au premier plan. Si les prémisses de We Are the Ants sont des aliens et une future fin du monde, finalement ce n’est pas du tout le propos du roman, qui tourne plutôt autour de l’adolescence de Henry, de ses problèmes familiaux, de cœur et d’amitié. On ajoute à cela des personnages LGBTQ* et je suis conquise (même si, encore une fois, les mots « gay » et « homo » existent parfaitement mais « bisexualité » peu visiblement aller se faire pendre à coup de périphrases douteuses).

Les personnages sont très divers et très bien construits, on en apprend plus sur eux au fur et à mesure du roman, même sur Henry. Le roman a beau être narré de son point de vu, on continue tout au long du livre à en apprendre plus sur sa relation avec son frère – qui évolue en plus – et sa mère par exemple. L’auteur ne charge pas le début de son roman avec une longue exposition et des révélations multiples : tout cela est étalé au long du roman et permet d’éclairer le lecteur sur certains événements et certaines réactions de Henry.

L’idée que la fin du monde approche et qu’il ne l’empêchera probablement pas motive tous les choix (ou non-choix plutôt) de Henry : pourquoi essayer de rattraper ses notes ? Pourquoi essayer de se lier avec de nouvelles personnes ? À quoi bon ? Une vision assez défaitiste donc, mais c’est l’une des caractéristiques du personnage.

Quelque chose m’a un peu dérangé dans le roman : Henry se fait maltraiter par plusieurs personnages et qu’il ne veuille pas les dénoncer est une chose, mais j’ai l’impression que son frère est excusé très rapidement pour ses actes, puérils et ridicules certes, mais violents tout de même. L’autre personnage est condamné de façon beaucoup plus nette par la narration, et j’aurai aimé qu’il en soit de même pour le frère. Je préfère prévenir donc, mais autrement je recommande vivement la lecture ou l’écoute de ce livre, malheureusement pas traduit en français pour le moment…


Déclencheurs : mention de suicide passé, beaucoup beaucoup de harcèlement scolaire, agression physique, tentative d’agression sexuelle, pensées suicidaires et dépression, fausse couche.


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