Emma Cline – The girls

girlsEvie Boyd se souvient de 1969. C’est l’année de ses quatorze ans. Mal dans sa peau, un peu paumée, elle se cherche et espère bien se trouver dans ce petit groupe qui lui permet de laisser derrière elle sa mère, la brouille avec sa meilleure amie et les problèmes dont on est persuadé d’être entouré à cet âge-là.

Il y a bien une vague histoire de criminel mais je pense qu’on peut la laisser en arrière-plan tant elle est anecdotique à mon sens. D’ailleurs, l’intrigue semble presque un prétexte pour décortiquer le personnage qu’Emma Cline y plonge. Evie est attachante, fragile, complexe et le roman brille par la finesse de l’étude psychologique qu’il propose. Il dresse un portrait tout en subtilité de l’adolescence en général, de sa sexualité en particulier – de son éveil, de sa découverte et de son incertitude. En effet, la sensualité est présente à chaque page ou presque et certaines scène sont baignées d’une troublante volupté.

Il y a des imperfections, quelques lacunes scénaristiques et le contexte politique n’est probablement pas exploité à sa juste valeur. Mais n’oublions pas qu’il s’agit là d’un premier roman. Ne cherchez donc pas une étude poussée du fait divers dont il s’inspire ni de macabres descriptions, c’est bien pour son atmosphère qu’il faut se lancer dans ce magnifique roman, pour sa ambiance enivrante et son personnage capiteux.