de Yves Grevet
Soixante-quatre enfants vivent coupés du monde, dans une grande maison. Chacun d’eux sait qu’il devra en partir lorsqu’il aura trop grandi. Mais qu’y a-t-il après la Maison ?
Après avoir lu Koridwen et tant apprécié la plume de Grevet, on m’a conseillé de lire Méto; oui, pour une fois j’ai accepté le conseil et j’ai bien fait!
Cette dystopie n’est pas comme celles qu’on a l’habitude de lire. On ne sait pratiquement rien du monde qui a changé parce qu’on est aussi isolé que les enfants de la Maison. Cela n’est pas vraiment dérangeant, c’est même un mystère que l’on savoure car Grevet sait dire juste ce qu’il faut et concentre notre attention là où il la veut. Par conséquent, on accompagne les jeunes pensionnaires dans leur vie de tous les jours sur cette île perdue et dans cet environnement stricte et froid. On suit plus particulièrement Méto, un garçon intelligent, diplomate et sensible. Il se pose plein de questions et a un certain talent pour enfreindre les règles.
De sa plume précise, Grevet construit l’ambiance au fil des pages. Il décrit ce lieu oppressant, cette vie faite de peu de joie, la peur des adultes, l’endoctrinement, la violence quotidienne: les coups et les punitions mais aussi la violence sourde d’enfants privés d’enfance. Mais parmi eux, l’auteur nous fait aussi rencontrer de véritables petites bulles d’espoir, de douceur, de courage et de bonté. Il construit de belles personnalités complexes qui peuvent devenir de vraies inspirations pour le lecteur.
Et puis plus Méto se pose de questions, plus la tension monte. Comment continuer à vivre comme cela? N’import où ne serait-il pas mieux qu’ici? La révolte gronde, s’organise et on ne peut qu’encourager les mutins et s’émerveiller des stratagèmes qu’ils mettent au point pour essayer d’échapper à l’attention de leur geôliers, de fuir cet endroit infernal.
Il me reste le troisième tome à lire et je connaîtrais enfin le fin mot de l’histoire que j’espère explosif!
Empruntés au travail, voila deux livre qui entrent dans le challenge Emprunts de livres 2016 ainsi que dans celui de la Littérature de L’Imaginaire.
Marion