Légendes urbaines…
Mininous (dans notre salon, faisant des devoirs): Maman, je dois faire une rédaction avec la consigne que le personnage utilise un miroir. Mais je n’ai pas d’idées.
Moi (réfléchissant): Tu peux t’inspirer d’ « Alice aux pays des Merveilles »…
Chéri (haussant la voix, depuis la cuisine): Ou « Blanche Neige »
Moi (continuant ma réflexion): Sinon, tu peux t’inspirer de « Bloody Mary »… Oui, une histoire bien flippante et…
Chéri (venant dans le salon, une poêle à la main): Euh, Klo… Tu ne penses pas que sa prof va se poser des questions sur l’état mental de notre fils avec une telle histoire.
Moi (haussant les épaules): Crois-tu que c’est mieux, une femme qui papote avec son miroir et décide de trucider une pauvre gamine parce qu’elle lui fait l’ombre.
Mininous (souriant): J’ai trouvé ! Je vais écrire l’histoire d’une reine qui se fait avoir par son miroir hanté par un fantôme qu’il l’envoie dans un monde où la beauté est considérée comme hideuse.
Moi (fière et souriant): Quelle imagination !
AUTEUR: Alick
TITRE: MIROIR
ÉDITEUR, ANNÉE: Rebelle Editions
NOMBRE DE PAGES: 364 pages
Comme je l’ai informé sur ma page Facebook, j’ai établi un partenariat avec la maison d’édition Rebelle. J’ai donc pu avoir l’opportunité de découvrir un roman qui m’a conduit dans une folie macabre. Voici « Miroir » d’Alick.
Résumé:
« Faisant partie des meilleurs éléments de la brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, Axiandre Martin reçoit les honneurs après l’arrestation musclée du tueur parisien connu sous le nom de « Purificateur ». Toutefois, affectée par la mort de son coéquipier lors de cette opération, elle bénéficie d’un congé d une semaine mais se voit rappelée durant ses vacances. Trois corps mutilés viennent d être retrouvés et l’affaire s’annonce étrange. Il s’agit de jeunes filles sur le point de se marier, toutes exécutées 24 heures avant la cérémonie. Bientôt, les corps s’accumulent et la presse s’empare de l’affaire. Sur les traces d’un dangereux psychopathe, l’enquête la plonge alors dans un univers de démence et d’horreur dont elle sortira transformée. »
Un terrible serial-killer, connu sous le nom « Le purificateur », sévit dans la région parisienne. Axiandre et son équipe, après une longue enquête difficile, réussissent à mettre la main sur lui. Malheureusement, l’arrestation ne va pas être sans conséquence. Axiandre va en être déstabilisée au point de se plonger sans concession dans son travail et occultant sa vie privée. Et c’est avec ses doutes et ses douleurs, qu’elle se lance dans une sombre enquête qui va la conduire aux portes de la folie et de l’horreur.
La plume de l’auteur a réussi à me plonger dans une histoire à l’ambiance macabre où se mêle avec finesse psychologie et ésotérisme. Je ne sais pas pour vous, mais je trouve plus effrayantes les histoires se déroulant en France (ici région parisienne). Elles donnent un sentiment de proximité assez perturbant. Niveau temporalité, elle est très bien installée :
– se déroulant en 2005, on a quelques références telles que Msn (souvenirs, souvenirs ) et la crise des banlieues.
Tous ces éléments donnent pied dans notre réalité.
Le style narratif, divisé entre quatre personnages, apporte un léger trouble au lecteur qui essayera de chercher le lien qui les unit:
– Alexandre, le dangereux psychopathe qui tue les futures mariées. Avoir la possibilité de rentrer dans sa psyché est assez déstabilisante, car nous suivons ses raisonnements lors de ses méfaits. Et, je vous avoue que cela est assez glauque.
– Nicolas, un petit garçon qui est maltraité et abusé par son père, tout autant que sa mère et sa sœur. Il a été assez dur de lire ce qu’il vit avec ses mots d’enfant. J’y ai été très sensible.
– Inès, escort girl. Nous suivons surtout sa remise en question sur son avenir
– Et bien sûr, pour finir, Alexiane.
Elle est assez complexe. Surnommé « Le cyborg » à son travail, elle montre à ses collègues l’image d’une femme froide qui ne vit que pour son boulot. Mais cela n’empêche pas à beaucoup d’entre eux à aimer travailler auprès d’elle, pour ses grandes compétences. Pourtant, Alexiane, dès qu’elle franchit la porte de son appartement, fait apparaître une personne fragile dont le poids de la solitude écrase de plus en plus.
Mais, malheureusement, il y’a un mais, quelque chose m’a embêté. Dans le prologue, il y’a une phrase qui selon moi dévoile un peu trop les choses. Elle a guidé mon raisonnement tout le long de ma lecture. Puis au sein même du récit, là encore, certaines phrases peuvent aiguiller le lecteur habitué de thriller. C’est assez dommage, car on devine très vite ce qu’il passe. Et ce fut mon cas.
Conclusion:
Pour son tout premier roman, l’auteur a su créer une ambiance pesante et très attractive. L’histoire de ce tueur lié au symbolisme du miroir fut vraiment intéressante.
Tous les personnages le sont aussi, par leurs complexités et les liens qui les unissent à cette terrible affaire. D’ailleurs, il y’en a un, qui restera pour moi un total mystère. Je ne sais pas le pourquoi et le comment de ses actes, mais cela ne me gêne pas. Mon imagination s’est emballée et je me suis amusée à établir plusieurs théories.
Et bien qu’il y’ ait quelques maladresses dans l’avancement de l’intrigue qui se dévoile trop à certains moments, j’ai apprécié cette histoire qui m’a fait découvrir la plume d’un auteur qui a un grand potentiel. C’est donc un thriller que je conseille pour son ambiance fort bien travaillée !
Oh ! J’allais oublier ! Je préfère vous prévenir que certaines scènes pourront heurter les plus sensibles.
(Image de Negshin )