Mon grand frère tombé du ciel - Sandrine Beau

Par Litterature_blog
Vicky, dix ans, est fille unique. Enfin c’est ce qu’elle croit. Jusqu’au jour où son père lui annonce qu’elle a un frère. Un enfant qu’il a eu vingt ans avant elle. Avec une autre femme que sa mère. Cette femme l’a quitté et est partie vivre en Afrique, emportant leur bébé. Depuis, il n’avait jamais eu de nouvelles de son fils.
Aujourd’hui, ils ont renoué le contact. Sébastien arrive de Côte d’Ivoire dans trois semaines. Avec son épouse Fatou et sa petite fille Aya. Pour Vicky, c’est un coup de massue. Ce frère tombé du ciel, elle ne va pas le supporter. Surtout qu’une fois arrivé, son père n’a d’yeux que pour lui. Devenue invisible, Vicky se replie sur elle-même et rumine en silence, accumulant une rancœur qui finira par exploser.
Amertume, jalousie, il suffit d’un bouleversement dans le quotidien bien rangé d’une pré-ado pour provoquer un traumatisme plus profond qu’il n’y paraît. « Je savais bien au fond de moi que ce n’était pas vrai mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir délaissée, abandonnée, négligée ». De grands mots pour exprimer ce qu’elle considère comme une injustice, même si au fond elle sait que son ressenti est exagéré par rapport à la réalité. Pour éviter de se laisser submerger, il lui aurait fallu se confier, s’ouvrir en toute franchise au lieu d’emmagasiner une colère injustifiée. Pas simple, surtout quand on a dix ans.
Un petit roman qui souligne l’incompréhension pouvant se développer entre parents et enfants lorsque le manque de communication amplifie les problèmes. Sandrine Beau trouve le ton juste pour montrer l’évolution des sentiments de Vicky. Rien n’est surjoué et le final en happy end où l’esprit de famille et la bienveillance l’emportent offre une petite touche positive bienvenue. Sans prétention mais rondement mené, une lecture qui fait du bien.
Mon grand frère tombé du ciel de Sandrine Beau. Alice, 2016. 80 pages. 12 euros. A partir de 9 ans.
Une lecture commune que j'ai évidemment le plaisir de partager avec Noukette.