Auteur : Smith Henderson
Traduit de l’anglais (américain) par Nathalie Peronny
Editeur : Belfond
Date de parution : 18 août 2016
577 pages
Comme il est difficile de quitter ce roman ! De quitter le Montana et ses montagnes, ses rivières, ses hivers rudes, ses forêts. De quitter Pete, un travailleur social au grand cœur mais pétri de blessures profondes et nageant dans un marasme sans fond. De quitter Pearl et son fils Ben, qui vivent au sein de cette nature grandiose, loin de toute humanité, loin de toute relation avec la société consumériste. De quitter ces marginaux, ceux que la société met de côté, ceux qu’on veut cacher, ceux dont il ne faut pas parler.
Ce premier roman (mais comment peut-on écrire un premier roman d’une ampleur pareille ?) est une claque magistrale. Le lecteur la reçoit sans y être vraiment préparé, et a bien du mal à s’en remettre.
J’ai lu les cinquante dernières pages en plus d’une semaine, tellement je n’avais pas envie de refermer ce roman, tellement je voulais retarder la séparation.
Et que lire après cela ?
L’écriture est audacieuse. Entre un interrogatoire dont on ne saisit pas qui est l’interrogé et qui est le questionneur (si ce n’est qu’ils sont omniscients, qu’ils en savent bien plus que le personnage principal), une description des beuveries, des moments sombres et perdus de notre anti-héros, une narration de son quotidien de travailleur social, et une fin des plus ouvertes, on reste suspendu aux mots de l’auteur d’un bout à l’autre.
Il y a bien quelques longueurs et quelques passages maladroits, mais on les oublie bien vite parce que globalement ce roman est une réussite aussi bien dans la forme que dans le fond.
Voici toutes celles qui m’ont largement incité à l’acheter : Keisha, Clara, Hop sous la couette, Lea touch book, Electra.