Escobar – El patron (récit complet)

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Escobar – El Patron »

Scénario de Guido Piccoli, dessin de Giuseppe Palumbo,

Public conseillé : Adultes / Grands adolescents (à partir de 16 ans),

Style : Biographie, documentaire,
Paru le 2 décembre chez Dargaud, 136 pages couleurs, 19.99 euros,
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L’Histoire

19 juin 1991, sur la colline de sa propriété El Quijote, aux environ d’Envigado. Pablo Escobar, le roi des trafiquants de drogue a rendez-vous avec le père Garcia Herrerros, venu pour négocier sa reddition. Pablo monte dans l’hélicoptère du padre et vérifie les conditions. Constitutionnellement, les extraditions sont interdites. Secundo, il a choisi l’endroit de sa détention, ainsi que ses geôliers, et les hommes de main qui l’accompagneront.
A 17:23, l’hélico se pose et Pablo se rend à la justice. Il est accueilli par Anna Maria Hurtado, directrice du système carcéral, qui lui confisque son arme. Dans une pièce de cette prison de luxe, surnommée “La Catédral”, Don pablo subit un interrogatoire. Les meurtres de politiciens, l’explosion d’un avion de ligne, les attentats à la pelle pour effacer les traces, il ne reconnaît aucun des crimes qui lui sont reprochés…

Ce que j’en pense

Vous connaissez peut-être la série TV “Narcos” de Netflix ? Tout comme la BD “Escobar”, cette magnifique série raconte la vie passionnante et totalement incroyable du plus riche et puissant bandit de tous les temps, Pablo Escobar. Alors que la série s’intéresse à la montée en puissance de ce génie de la drogue et à son déclin annoncé, c’est sur cette seconde partie (1991-1993) que la BD “Escobar” fait le point !

Dans une logique très proche, les deux récits nous mettent au centre de la vie de ce “super requin”, à la capacité de survie hors norme. De l’intérieur, Guido Piccoli nous fait vivre la vie incroyable de don Pablo. Cela commence par sa reddition sous conditions au gouvernement Colombien. D’accord, Pablo accepte d’être incarcéré, mais dans “Sa prison 5 étoiles”. Lieutenants d’armes à ses côtés pour continuer son business, piscines, terrain de foot, fêtes, alcool et putes à gogos, sans parler des armes lourdes pour se défendre, tout est possible sans limites d’aucune sorte ! Il faut dire qu’on ne peut rien refuser à l’ennemi public numéro 1, le plus puissant, le plus adulé et le plus craint…

Mais cette vie de débauche dans “La Catédral” marque aussi sa fin programmée. Surveillé de prêt par les Etats-Unis qui ne rêvent que de le récupérer, voire de le tuer, la guerre est engagée entre pro et contre Escobar. Avec de multiples dommages collatéraux (des centaines d’assassinats d’intimidations), personne ne sort ni blanc ni noir, de cette “guerre de tranchées urbaine”, qui finira par la mort de Pablo le 2 décembre 1993.

Avec sa connaissance précise des faits et des hommes qui ont participé aux événements, Guido nous raconte cette puissante et épique saga, avec une vérité quasi documentaire, qui fait peur et fascine en même temps.

Guiseppe Palumbo nous offre un dessin réaliste en couleur directe qui fait mouche. Totalement raccord avec la dimension biographique et documentaire du récit, sa mise en scène sobre, son dessin esthétique et efficace sont un support de lecture d’une parfaite lisibilité avec juste ce qu’il faut de distance à l’horreur des situations…

Pour résumer, vous aimez les voyous et les destins hors norme ? Vous aimeriez bien en savoir un peu plus sur Pablo Escobar mais vous n’avez pas le temps de vous tapper les deux saisons de “Narcos” ? “Escobar” va vous en donner pour votre argent !