Le livre du vendredi: L’expédition H. G. Wells

expedition-wells

de Polly Sgulman, traduit par Karine Suhard-Guié

Léo est le vilain petit canard d’une famille de scientifiques doués. Il aime les sciences mais a trop d’imagination et trop peu de rigueur, d’après sa sœur, pour être un vrai savant. Mais le jour où le jeune homme se voit apparaître dans sa chambre chevauchant une machine à voyager dans le temps accompagné d’une jolie fille, il comprend qu’il est sur le point de vivre une aventure scientifique comme personne d’autre n’en a vécu, et surtout pas les membres de sa famille.

J’avais beaucoup apprécié La Malédiction Grimm grâce à sa fraîcheur, sa créativité et sa légèreté. Ici, c’est un peu ce qui m’a déplu.

Si j’avais lu la quatrième de couverture, j’aurais compris qu’on repartait de zéro avec de nouveaux personnages. Je ne l’ai pas fait et je ne dois en vouloir qu’à moi-même me direz-vous; il n’empêche que je n’ai pas vraiment adoré l’idée. Il est vrai qu’on avait fait le tour de l’histoire d’Elizabeth mais redécouvrir le Dépôt de New York à travers les yeux de Léo m’a paru redondant. Il devient magasinier, tente de découvrir les Collections Spéciales, en a marre qu’on lui fasse des mystères,… Et même si Shulman aborde certaines scènes différemment que dans le premier tome, même si elle invente de nouveaux détails, je n’ai pas trouvé cela suffisant pour me faire oublier que je connaissais déjà l’endroit et son fonctionnement, en bref, j’avais déjà lu tous ces passages.

De plus, si Elizabeth était un personnage sympathique et sa relation avec Aaron pleine de piquant, les deux personnages principaux ici, Léo et Jaya, sont insupportables! Léo, parce qu’il passe pour l’angoissé de base (alors qu’il a toutes les raisons de flipper) mais qu’au final il laisse tout passer à la jeune fille parce qu’il veut sortir avec elle. Et elle, irréfléchie, impatiente, orgueilleuse, despotique, je la déteste tout simplement.

Parallèlement à tout cela, Shulman s’attaque au voyage dans le temps. C’est toujours périlleux d’aborder un tel sujet car c’est un domaine à cheval entre l’imaginaire et la science qui provoque des débats houleux, encore à notre époque. Et même si l’auteure a nourrit son texte de recherches historiques et littéraires, même si elle essaye d’inventer des explications probables, certaines failles, certains paradoxes subsistent dans son récit et on a le sentiment que, puisqu’on a une machine à voyager dans le temps, on peut faire un peu tout ce qu’on veut et tant pis pour l’effet d’authenticité. Ainsi, les enjeux perdent de leur valeur et de leur intérêt.

J’ajouterai aussi que les motivations du « vilain » de l’histoire, ses choix ainsi que la façon dont l’auteure amène le tout est extrêmement maladroit et fort peu crédible.

Ce que j’ai beaucoup aimé, en revanche, c’est la note finale du bibliothécaire qui a aidé Shulman a créer les cotes des objets se trouvant au Dépôt de New York. Il explique sa méthode: il s’appuie sur l’indexation Dewey tout en apportant quelques variations. Ça a du être très amusant à faire et j’ai aimé lire son ressenti sur cette démarche et le fait que l’auteure ait fait appel à lui.

Emprunté à la bibliothèque, ce livre compte pour le challenge Emprunts de Livres 2016! Il est aussi ma première lecture pour le nouveau challenge Littérature de l’Imaginaire!

challenge emprunt 2016litterature-de-limaginaire-2016-logo-3

Marion