Étrange, c’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on tourne les pages de cet album aussi impressionnant par sa taille que par son contenu. Un album que m’a offert Moka samedi dernier à Montreuil, parce qu’elle l’a adoré et qu’elle tenait absolument à me le faire découvrir. Tout en me précisant d’emblée que, connaissant mes goûts, ce serait du quitte ou double. Tout en sachant aussi que j’ai une tendresse particulière pour le travail de Régis Lejonc et que je ne suis pas insensible à la poésie des textes de Thomas Scotto. Bref, elle me connait bien, très bien même, et les risques étaient calculés malgré ses précautions d’usage.
J’ai retrouvé dans cet album l’esprit des ouvrages de Mélanie Rutten. Un propos qui peut apparaître au premier abord obscur mais qui se révèle au final d’une totale limpidité. Un livre qui se mérite, où le lecteur est acteur, où il doit en permanence être actif, donner du sens. Un récit initiatique bourré d’implicite et ouvert aux multiples interprétations pour les jeunes lecteurs, c’est rare et précieux. Kodhja, c’est un condensé d’enfance où règnent l’imagination, les hésitations, la colère, les chagrins, les souvenirs, la mémoire. Kodhja, c’est autant d’épreuves à franchir pour continuer sereinement sa route, pour ajouter une nouvelle pierre à notre édifice et « apprendre le reste de la vie ».
Exigeant, poétique et profond. Sublime, quoi. Et un album forcément spécial pour moi puisqu’il m’a été offert au cours d’une bien belle journée, par une bien belle personne ❤
Kodhja de Thomas Scotto et Régis Lejonc. Thierry Magnier, 2015. 44 pages. 20,50 euros.
Les avis de Bouma, Moka et Noukette