Jours d'orage
Kathrine Kressman Taylor
Édition Flammarion, 2008
Traduit par Samuel Sfez
226 pages
Genre(s) : DrameRésumé : "Il était dangereux de raviver les blessures du passé."
Toscane, 1960. Les blessures de la Seconde Guerre mondiale sont encore vives, surtout à Rocca al Sole, petit village isolé et archaïque où, quinze ans auparavant, les nazis ont massacré femmes et enfants. Lorsque Amanda Lashe, jeune veuve américaine, s'y réfugie avec sa fille pour fuir un violent orage, elle est loin de se douter qu'elle va être précipitée au cœur d'un drame. Car, sous les traits d'un simple commerçant en vacances, les villageois reconnaissent l'un de leurs tortionnaires…
Mon avis : Cela faisait plus de dix ans que je souhaitais lire un autre titre de Kathrine Kresmann Taylor, j'avais étudié son "Inconnu à cette adresse" au collège qui est l'un des rares livres que j'avais aimé lire à cette époque (parce qu'à cette période je n'aimais pas lire, et en même temps ce n'est pas en m'obligeant à lire du Maupassant que j'allais avoir le déclic !).
Finalement cette découverte n'est pas à la hauteur de mes espérances...
Amanda et sa fille Lisa se retrouvent coincées dans un petit village italien après un éboulement, à priori sans histoire cette bourgade est en fait profondément marquée par la Seconde Guerre Mondiale et en particulier par un massacre. Quinze ans se sont écoulés depuis mais les villageois en revoyant un des responsables de ce carnage vont vouloir se venger.
Amanda se retrouve non seulement au milieu de tout cela mais fait aussi la connaissance d'Eduerdo et de sa sœur, une femme assez inquiétante...
Pendant la première centaine de pages on ne sait pas trop où va le récit, l'intrigue est assez brouillonne et prend beaucoup de temps à se mettre en place, on ne comprend pas vraiment ce que trament les villageois et je dois dire que voir leur préparation m'a plus ennuyée qu'autre chose, probablement parce que je ne savais pas le pourquoi du comment, l'auteure attend trop longtemps à mon goût avant d'énoncer clairement de qui les habitants veulent se venger et pour quelle raison, du coup on patauge et cela m'a vite fatiguée.
Mais pour tout dire même si cette partie avait été plus explicite dès le départ je ne suis pas sure qu'elle m'aurait plus intéressée, les sujets évoqués (les crimes de guerre, la vengeance, le pardon...) auraient pourtant pu donner non seulement un bon résultat mais aussi beaucoup de tension et d'émotions et je ne sais pas si c'est moi qui aie été hermétique ou si c'est à cause du style que je trouve un peu daté et assez froid mais le fond est loin de ce qu'on pouvait attendre, le livre ayant été écrit en 1947 l'auteure ne voulait peut-être pas trop "s'enflammer" et que le récit garde une certaine pudeur et reste sobre, ce que je peux comprendre mais rien n'y fait, cette partie m'a ennuyée.
J'ai été un peu plus inspirée par l'histoire entre Amanda et la sœur d'Eduerdo, j'ai malheureusement oublié son nom mais c'est une femme flippante et j'avais envie de savoir ce que cela cachait, pourquoi elle cherchait tant à avoir de l'emprise sur Amanda et comment elle réagirait quand elle verrait qu'Amanda fait tout pour se tenir à distance, la conclusion n'est pas des plus surprenantes mais un autre dénouement aurait peut-être fait tâche et finalement cela fonctionne correctement.
Par contre gros bémol en ce qui concerne la romance entre Amanda et Eduerdo qui tombe comme un cheveu dans la salade, qui est niaise au possible, clichée comme pas permis, bref elle alourdit le récit et elle était bien dispensable.
En dehors de l'intrigue, je dois avouer ne pas être très fan de la plume, je ne sais pas si j'étais à côté de la plaque pendant ma lecture mais j'ai eu du mal à comprendre l'action à certains moments et de manière générale je n'ai pas réussi à me projeter dans les lieux où se déroulait l'histoire.
Bref, je suis très mitigée par cette lecture, l'auteure passe à côté de son sujet à mes yeux et même si le reste n'est pas forcément dénué d'intérêt je ne suis pas sure de m'en souvenir encore dans quelques temps... Ma note :