Garde-corps de Virgine Martin: une catharsis ratée

Garde-corps de Virgine Martin: une catharsis ratéeGarde-corps par Virginie Martin
Publié par Lemieux le 19 août 2016
Genre: Litterature française
Pages: 176
Format: Livre papier
Lu par : Audrey
two-stars
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Carnavet, début des années 1980. Gabrielle Clair est violée par un élève de son collège. Dès lors, elle se forge un masque de fer pour transcender ce drame, et se jure de quitter cette province devenue trop étouffante. Paris, fin des années 2000. Gabrielle Clair, ministre, mène sa carrière avec talent. Jusqu'au jour où son chemin recroise celui de son violeur...

Je me suis posée la question si j’allais lire ce livre car j’ai toujours beaucoup de mal avec les histoires narrant le viol ou le meurtre d’enfants. L’histoire de ce roman est intéressante certes mais les mots sont durs et les premières lignes choquent. Le début, à mon avis dessert l’histoire. Trop choquantes, trop percutantes, les premières lignes peuvent donner envie au lecteur d’abandonner. Vous l’aurez donc compris, ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains.

Moi quand j’ouvre un livre, je cherche à m’évader.

L’approche très direct de l’auteur ne m’a pas plus. Ce roman percutant, très sombre, est à l’opposé de ce que je recherche. Mais j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai terminé ma lecture non sans mal.
J’accorde tout de même une étoile à ce livre pour l’originalité et peut être même la véracité de l’histoire ?

Les chapitres très courts s’enchaînent rapidement.
Nous sommes plongés dans l’univers impitoyable du monde ultra masculin de la politique.
Virginie Martin est politologue. Ce qu’elle décrit est donc plus que réaliste. A travers son récit, on suit le parcours de Gabrielle entre présent et passé. Le rythme d’écriture est rapide et tout y est cash.
Par contre, j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie pour l’héroïne. L’écriture percutante y est je pense pour quelque chose. Elle est froide et les personnages qui l’entourent sont sans intérêt car interchangeables. Tout va vite dans ce roman et on a pas le temps de s’attacher.
C’est pourquoi j’accorde une étoile pour l’écriture mais pas d’étoile pour les personnages.
Je pense que si l’héroïne avait été moins froide, ce livre aurait été plus intéressant. Ce qu’elle a vécu est terrible mais l’auteur la présente sous un mauvais jour. Trop distante, trop carriériste, Gabrielle ressemble à un robot déshumanisé. J’ai donc ressenti un énorme malaise à la lecture de ce livre.

De nombreux thèmes jalonnent ce récit : l’enfance, la politique, le sexe, l’argent, le féminisme, le pouvoir…et font que c’est un roman qu’il faut absolument avoir dans sa bibliothèque. J’en recommande la lecture à vos risques et périls cependant. Un sentiment de malaise me poursuit depuis que j’ai terminé ce livre dérangeant, à tel point que j’ai eu du mal à ouvrir un autre livre.
Je lui accorde donc une étoile supplémentaire car c’est un des rares livres à m’avoir autant troublé. Et j’accorderait également une étoile supplémentaire pour la couverture très sobre qui fait un peu penser à une autobiographie.