Voici donc le tome 2 de l'une des séries les plus décalées et amusantes du moment, à défaut d'avoir une profondeur exceptionnelle. C'est que Quantum et Woody est devenu une sorte de plaisir coupable, à lire sans modération. Les deux personnages sont frères, mais tout les oppose, aussi bien physiquement que caractériellement. Une première page de résumé permet au lecteur qui prend le train en marche de comprendre tout ce qu'il a perdu dans le volume précédent. Du coup on entame vite et bien la suite, avec un Éric Henderson rattrapé par son passé, au sein des forces armées américaines. Il en a été licencié, et vous allez comprendre pourquoi et comment. Et désormais il travaille pour la sécurité, dans une boîte privée au service de Magnum Security, dont le patron est un illuminé qui revend des armes au gouvernement, et fomente un coup d'état en secret, pour se faire de l'argent. Il a percé la double identité de Éric / Quantum, et si ce dernier souhaite garder son job, il va vite devoir participer à une opération suicide sous les ordres du boss. Infiltrer un groupe de survivalistes armés jusqu'aux dents, dans un coin paumé des États-Unis! Mais cela ne dérange pas le moins du monde notre super héros masqué, qui se lance dans l'aventure plein d'optimisme. En réalité le gros problème c'est qu'il ne pourra pas participer à cet assaut/commando barbouze, sans embarquer avec lui Woody, puisque tous les deux sont obligés de "klanger" (entrechoquer) leurs bracelets régulièrement, s'ils ne veulent pas voir leurs atomes se dissoudre. Et franchement Woody est un boulet... les seules choses à laquelle il pense sont le sexe, les magouilles, l'argent facile, et encore le sexe. Vous comprendrez que quand on est en mission, un personnage de ce genre c'est l'assurance que tout va très vite partir en vrille. Tant mieux car c'est tout aussi délirant que drôle, et c'est truffé de référence à la culture ou la politique américaine. Bref une série qui donne la banane.
Les personnages ont tous un coté décalé, des failles, une aura de loser ou de gaffeur qui leur colle à la peau. Quantum et Woody donc, mais aussi une jeune clone qui apprend les choses de la vie en compagnie de Woody (qui commence par ce qui se passe en dessous de la ceinture) et un bouc, Johann, qu'on devine être bien plus que ce qu'il semble, et qui partage le petit deux pièces d'Eric au début de ce second tome. C'est un joli bordel organisé, qui tire juste sur les survivalistes, le puritanisme et la politique américaine, se moque allégrement des séries super-héroïques classiques, tout en respectant assez les codes pour que le lecteur reste en terrain familier, mais le sourire (franc) aux lèvres. Dommage que Tom Fowler laisse la place au dessin : place à Ming Doyle, dont le trait est plus ébauché, moins précis et attentif. Parfois on est dans le domaine de la caricature ou de la suggestion, avec le risque de quelques vignettes disgrâcieuses. Qu'à cela ne tienne, je vous assure que ce volume est éminément drôle et efficace, et que Bliss Comics tient là un des titres les plus sarcastiques et dingues de notre époque. Notre conseil reste identique, donnez une chance à Valiant, et vous lirez de jolies choses.A lire aussi : Quantum and Woody : le tome 1
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