En novembre, mes deux lectures "coup de coeur " ne faisaient que vanter les mérites de William Shakespeare. Ni une ni deux, à l'occasion d'un dimanche #freetimealltheday, je me suis fait plèze : Macbeth la pièce puis l'adaptation ciné dans la foulée. Et c'était carrément chouette.
Au Moyen-Âge, en Écosse, Macbeth est l'un des grands chefs de guerre du roi Duncan, lorsque les trois soeurs du destin, sorte de Parques, lui prédisent qu'il deviendra roi. Rapidement, Macbeth formante avec l'aide de son épouse le meurtre de Duncan alors que le roi et la cour réside chez les Macbeth. Les princes héritiers en fuite, Macbeth s'accapare la couronne, mais le remord et la folie le guette, et le tout nouveau roi tombe alors dans un engrenage dévastateur.
Si certains passages, notamment tout ce qui se passe avec les princes héritiers en exil, m'ont laissé un peu de marbre, je ressors de là avec la conviction qu'il faut que je lise plus souvent du Shakespeare. On retrouve bien sûr ce qui fait le sel des pièces de Monsieur William et sa particularité à créer le décalage entre tragédie et bouffonnerie, surnaturel et chansons paillardes qui arrivent pile après une scène de massacre.
J'étais surtout curieuse de faire ma propre idée sur le personnage de Lady Macbeth, l'archétype littéraire de la femme manipulatrice et perfide qui murmure à l'oreille de son mari, l'éminence grise sans qui peut-être l'acte de traîtrise n'aurait pas été commis. Personnellement, j'ai trouvé que sa place dans la pièce est bien moindre par rapport à ce que je m'étais imaginée. Même si elle joue un rôle décisif dans l'accomplissement de la destinée de son époux, c'est un personnage qui reste relativement en retrait, elle-même victime de son mari qui part en cacahouète, rongé par la culpabilité et littéralement hanté par ses démons. Sans elle, Macbeth aurait-il eu le courage de porter la main sur son roi ? D'accomplir la prédiction des soeurs du destin ? Vu que Tintin est très déterminé et se voit assez vite porter la couronne avant même d'en parler à sa femme, j'aimerais croire que oui. Car faut voir le gaillard, un personnage qui n'a aucune barrière psychologique et qui se laisse guider allègrement par ses pulsions. En voilà un qui a un gros problème de surmoi. Appelez Docteur Freud immédiatement.
Non, si vous voulez l'avis de Mimine, le véritable serpent, tentateur et pervers, ce sont les trois soeurs-sorcières. En lui prédisant l'avenir, ce sont bien elles qui injectent le poison qui va conduire un homme à sa perte. Voilà pourquoi je ne foutrais jamais les pieds sous la tente d'une médium pour connaître ma destinée.
Comme je l'ai dit plus haut, dès la dernière page lue, je me suis jetée sur l'adaptation récente de la pièce. Réalisé en 2015 par Justin Kurzel avec dans le rôle des époux diaboliques, Michael Fassbender (assez oufissime) et Marion Cotillard, le film est à voir, aussi bien pour ses interprètes que pour la beauté de ses plans naturels de l'Écosse à couper le souffle. Un peu watzefeuk sur les bords, on est dans du cinéma d'auteur pur, et une première partie un peu désincarnée, l'adaptation fidèle se vit malgré tout comme une expérience cinématographique très intéressante et enrichissante. Je vous conseille toutefois d'avoir lu la pièce avant quand même. Ça peut surtout aider à la compréhension.
Maintenant que Mimine a mis le main dans le pot de confiture, elle va se mettre prochainement à Othello. Et pas toute seule, car la copine Pikobooks l'accompagnera dans son périple. To be continued... donc.