Contes de Wilhelm Hauff

Contes de Wilhelm Hauff

Qu’est-ce que j’ai pu les aimer ces contes… Enfant, j’avais déniché dans la bibliothèque familiale une version abrégée qui contenait seulement les contes de la Caravane. Je n’ai jamais oublié cette merveilleuse lecture, aussi je m’étais précipitée sur cette version parue chez Actes Sud dès sa sortie. Il existe aussi l’édition poche chez Babel.

Cet écrivain allemand du XIXème siècle (1802-1827) est considéré dans son pays comme le fils spirituel des frères Grimm. Ici, on retrouve les contes regroupés sous le titre « la caravane », avec en prime des inédits, « le cheikh d’Alexandrie et ses esclaves » et « l’auberge du Spessart », ainsi que des illustrations.
Ces contes ont pour cadre l’orient magique, Alexandrie, Bagdad, ou l’Allemagne et ses forêts profondes et même l’Ecosse, et ils commencent pratiquement tous de la même façon : des personnages sont placés dans une situation un peu difficile (des marchands sur le point d’être attaqués par des bandits dans le désert, un groupe de voyageurs prisonniers d’une auberge pleine de brigands…) et qui, pour conjurer la peur, racontent à tour de rôle une histoire. Mes contes préférés sont ceux de la Caravane, surtout l’histoire de la main coupée et celle du petit Muck.

Ces contes un peu cruels, mais toujours empreints de sagesse et de merveilleux, n’ont d’autre but que d’ouvrir les yeux aux enfants et aux adultes, en leur enseignant la bonté et la sagesse, le courage et la loyauté. Il y a également, en ouverture, un conte intitulé La princesse des contes en robe d’Almanach. La princesse se désole de l’accueil froid des hommes qui, « ont placé à leurs portes de savants gardiens , qui sondent et examinent d’un oeil aigu, ô reine Imagination, tout ce qui vient de ton royaume. Quand arrive quelqu’un qui n’entre pas dans leurs idées, ils poussent de grands cris, le tuent ou le calomnient… ». Cela rappelle le message délivré par Michaël Ende dans l’Histoire sans fin ou celui de James Matthew Barrie à travers la fée Clochette.

Moi, je les ai relus avec un plaisir fou tant ils semblent intemporels, dans le fond comme dans la forme, le tout servi par une belle écriture, et un bel écrin car les éditions Actes Sud ont soigné cette réédition.