Pardon – Erika Boyer

Couverture Pardon

Résumé :

« Tandis que le monde évolue et que la jeunesse fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit qu’avant, il reste tout de même des sujets dont il ne faut pas parler, des tabous qui ne sont pas prêts à être brisés. Mais quand l’inceste cache un amour inconditionnel, que deux âmes ont simplement eu la malchance de ne pas naître dans les bons corps, n’est-il pas envisageable d’accepter l’inacceptable ?
Will ne prendra pas le risque, il préférera partir à 600 km de sa sœur plutôt que de potentiellement l’entraîner dans sa déchéance. Reste à savoir si « loin des yeux, loin du coeur » est une réalité ou bien un proverbe menteur, et si Sarah acceptera de perdre son frère dans ce sacrifice amoureux. »

Mon avis :

Je remercie tout d’abord l’auteure, Erika Boyer, de m’avoir donner accès à son livre en format numérique.

Il faut l’avouer, le thème de ce roman n’est pas banal. Si le résumé m’a vraiment donné envie de le découvrir, une fois confrontée au livre en lui-même, je me suis demandée si cela n’allait pas me déranger, si ce ne serait pas un frein à ma lecture. Pour être tout à fait honnête, j’étais un peu mal à l’aise par moment au début, mais pas au point d’arrêter de lire. En fait, je crois que mon esprit éludait souvent le problème, j’arrêtais de penser que Will et Sarah étaient frère et sœur pour me concentrer sur l’histoire d’amour entre deux personnages.

television reign adelaide kane mary queen of scots

Vous l’aurez donc compris, Pardon est un livre traitant de l’amour incestueux. Will est un jeune homme de 18 ans qui vient d’obtenir son bac et qui décide donc de quitter sa Bretagne natale pour aller faire ses études à Bordeaux. Mais s’il a choisi cette université, ce n’est pas pour sa réputation où pour les cours qui y sont enseignés. En effet, Will cherche simplement à s’éloigner de sa famille et plus particulièrement de sa sœur Sarah, de deux ans sa cadette. Depuis quelque temps, Will s’est rendu compte qu’il aimait sa sœur… d’une façon assez inhabituelle. L’amour fraternel ne lui suffit pas, il veut plus. Evidemment, il s’interdit de révéler ses sentiments à qui que ce soit. Mais son attirance pour Sarah est trop forte et trop douloureuse. Alors il préfère essayer de l’oublier en s’éloignant géographiquement. Loin des yeux, loin du coeur. Si seulement le dicton était vrai! Une fois à Bordeaux, Will va donc tout faire pour oublier cet amour qui le ronge de l’intérieur. Il va d’ailleurs y faire la rencontre de David, Kelia ou encore Achir qui vont l’aider dans sa quête du bonheur.

J’avais envie de lui dire que je crevais en son absence, qu’elle était mon tout, que sans elle je n’étais qu’une enveloppe vide, sans âme, et que je l’aimais outre mesure. Mais je m’étais contenté de banalité, aussi creuses que ma vie sans elle.

J’ai eu un énorme coup de coeur pour la plume de l’auteure. En effet si le livre m’a parfois mis mal à l’aise à cause du tabou que, pour ma part, je ne suis pas prête à briser, le style d’écriture m’a totalement convaincu. Je dirais même qu’il m’a transporté! Il est très fluide, très agréable à lire. Même les dialogues sont très bien écrits, ils sont naturels, les personnages n’en font pas trop! Ce livre s’étend en fait sur une période de trois ans, il y a donc beaucoup d’ellipses narratives mais elles sont les bienvenues. Ce que je veux dire c’est que l’auteure a su se concentrer sur les étapes importantes et ne nous noie pas dans un contexte inutile. Résultat : on ne s’ennuie pas une seule seconde lors de notre lecture. Bravo à Erika Boyer dont c’est seulement le premier roman! J’espère sincèrement qu’elle en écrira d’autres et surtout qu’elle continuera à nous parler d’amour dans ses livres car elle le fait magnifiquement bien! Dans toutes les scènes où Will nous parle de l’amour déchirant qu’il a pour Sarah, j’avais presque l’impression que c’était mon coeur qui se brisait en des millions de petits morceaux. L’auteure est très habile pour manier les mots, elle a réussi à me faire passer par toute une palette d’émotions en seulement 200 pages.

television reign adelaide kane mary queen of scots

En ce qui concerne les personnages, je les ai tous trouvé (ou presque) attachants. Will est très touchant. On sait tout l’amour qu’il porte à Sarah, on sait à quel point ça le détruit. Mais il est conscient qu’il y a peu de chance que sa sœur ait les mêmes sentiments. Il est également soucieux de la morale et du regard des autres. Bref, il est clairement très amoureux mais il ne fait pas n’importe quoi avec ses sentiments ou avec ceux de Sarah. Il ne fonce pas tête baissée dans une relation qui pourrait faire imploser sa famille toute entière. En revanche, Sarah m’a agacé. Je n’ai pas aimé son comportement envers son frère. Mais je ne peux pas vous en dire trop, de peur de vous spoiler!
Quant à David, j’ai eu un gros coup de coeur pour lui. Mais franchement, qui n’en aurait pas ? Il est drôle, soutient Will quand celui-ci en a besoin mais il est aussi très touchant lorsqu’il est en présence de Johanna. L’ami parfait! Kelia, elle, est un personnage un peu plus complexe surtout de par sa relation avec Will. Mais elle n’en est pas moins attachante. Elle aussi a souffert dans cette histoire et on ne peut qu’être désolé pour elle.
Enfin, j’ai beaucoup aimé Achir et ses deux enfants. J’ai aimé le fait qu’ils aient acceptés Will comme un membre de leur famille.

Alors je pris mon mal en patience, j’affrontai les jours avec le coeur en miettes tout en organisant mon évasion, ma fuite vers une chute inévitable dans laquelle je ne voulais absolument pas entraîner ma petite sœur.

L’amour incestueux n’était pas un sujet facile à aborder. Ce n’est pas quelque chose auquel on est confronté régulièrement, et, il faut bien le dire, cela reste vraiment tabou. Alors oui, je n’ai pas peur de le dire, cela me mettait parfois un peu mal à l’aise. C’est un genre de relation très particulier et honnêtement, je ne sais pas comment je réagirais si je rencontrais un couple incestueux dans la vraie vie. Mais comme je le disais un peu plus haut dans ma chronique, l’auteure a réellement un don pour l’écriture. Lorsque Will parle de son amour pour Sarah, même s’il répète que c’est sa sœur et qu’il ne peut pas l’aimer, je me concentrais vraiment sur sa déclaration d’amour à proprement parler et non sur le fait que cette relation était incestueuse. Certes, j’ai peut-être choisi la solution de facilité mais cela m’a permis d’apprécier un peu plus le livre je pense.

En résumé, j’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai eu un coup de coeur pour la plume d’Erika Boyer et j’ai hâte de lire d’autres de ces livres. Le thème dont traitait ce roman n’était pas évident, mais elle s’en est très bien sortie. D’autant plus qu’elle se concentre uniquement sur les événements importants. Les nombreuses ellipses narratives permettent donc de donner un côté vraiment dynamique à ce livre. Quant aux personnages, ils sont si attachants qu’on tourne les pages avec envie, pour savoir ce qui va leur arriver ensuite. Je vous conseille ce livre et j’espère que, comme moi, vous réussirez à passer outre les petits moments de gêne que vous pourrez ressentir. Enfin, j’ai oublié de le dire auparavant, mais je trouve la couverture vraiment très jolie!

Note : 17/20
television reign adelaide kane mary queen of scots

J’avais trop longtemps choisi de mettre mes sentiments de côté et de faire comme s’ils n’existaient pas, pensant bêtement que cela me permettrait de ne pas trop souffrir.