"Un excès de prudence éveille forcément les soupçons [...]."
Édition : Le Livre de Poche
Première année de publication (VO) : 1920
Ayant un grand stock de romans d' Agatha Christie à écouler dans ma bibliothèque, j'ai décidé de prendre le temps d'en découvrir un nouveau. La reine du crime a tendance à apprécier ancrer ses meurtres dans les transports en commun puisqu'ici l'on retrouve une nouvelle fois Hercule Poirot menant l'enquête à bord d'un train, bien différent de l'Orient-Express. Encore une fois, et sans grande surprise, j'ai beaucoup aimé suivre cette histoire et me lancer, en compagnie de M.Poirot, à la chasse au(x) meurtrier(s) !
Dans ce roman le fameux détective Hercule Poirot compte s'offrir des vacances reposantes en France, sur la Côte d'Azur , et décide, pour s'y rendre, d'emprunter le Train bleu . Étonnamment, durant le même trajet et dans ce même train une jeune femme , fille d'un richissime américain, est assassinée . Comble de malheur les rubis qu'elle transportait avec elle ont disparu. Qui a bien pu faire le coup ? Seul le grand Hercule Poirot se révèle capable de trouver une réponse à cette question.
" Un miroir reflète la vérité, mais chacun la regarde de sa place "
Comme vous l'aurez compris l'intrigue se déroule, comme assez souvent dans les romans policiers d' Agatha Christie , dans la haute société anglaise. On débute l'histoire sans rencontrer une seule fois Hercule Poirot ou le train bleu qui n'arriveront que plusieurs pages après. En effet, en commençant ce roman on se rend rapidement compte qu'aucun meurtre n'a encore été commis et l'intrigue prend place tout doucement. Cela créé un certain suspens ainsi qu'une atmosphère mystérieuse qui nous suivront durant le premier quart du roman. Ici, on est loin d'un huis-clos comme on a pu le voir avec Le crime de l'Orient-Express mais l'on se balade, au contraire, de la France à l'Angleterre, de ville en ville, en suivant les différents protagonistes . C'est d'ailleurs bien là tout l'intérêt de cette histoire : on voit les personnages vivre et évoluer, avant et après le meurtre, en dehors de l'enquête , dans leur cadre de vie habituel tandis qu'Hercule Poirot démêle le vrai du faux. Ils peuvent alors s'afficher avec leur vrai visage et cela donne un tout autre ton à l'enquête, ce qui est par ailleurs très appréciable quand on a l'habitude de lire beaucoup de romans d' Agatha Christie .
: Le Train bleu est le livre dont Agatha Christie est le moins fière. En effet, elle dû l'écrire dans un but purement financier peu de temps après que sa mère soit décédée et que son mari, qui la trompait, l'ai quittée.
J'avais l'impression de plus en plus forte que tout ce que je disais était idiot ! [...] Je bafouillais, balbutiais, hésitais et me répétais. Franchement, comment j'ai pu finir d'écrire ce misérable livre, je n'en sais rien ! [...] J'ai toujours détesté Le Train bleu, mais je l'ai écrit et envoyé à mes éditeurs. Il se vendit aussi bien que mes autres livres. Alors je dus m'en contenter, même si je ne peux pas dire que j'en ai été fière.
- Agatha Christie, Une autobiographie
Le récit est bien mené et encore une fois, je n'ai pas su deviner la fin. Ce roman reste tout de même une enquête assez classique d'Hercule Poirot mais elle n'en est pas pour autant moins bonne. Un bon moment de lecture !
➽ Point culture : Le Train bleu est un train de luxe mis en circulation en 1886 et qui circule entre Calais (France) et Vintimille (Italie) en longeant la Côte d'Azur.