Les Affligés – Volume 3

Par Jonattend

Le Roman

Auteurs : M.I.A

Titre : Les Affligés – Volume III : Révélation

Édition : Éditions Hélène Jacob

Collection : Fantasy

Date de parution : 19/12/2016

Genre : Fantasy

Nombre de Pages : 313

Résumé : Après un long périple à travers la région hostile d’Undin, durant lequel Naryë et ses compagnons ont franchi une succession d’obstacles, tous ont rejoint Ulemus, étape ultime de leur voyage commencé presque cinq mois plus tôt.
Leur objectif : atteindre la huitième strate, située sous les plus anciennes ruines de la Ville Interdite, en espérant y trouver de quoi combattre l’Affliction et la perte progressive du Don.
Avec l’aide des trois Protecteurs envoyés par Coline et celle d’Aremun, le familier de Senbi, le groupe s’engage dans une descente semée d’embûches. L’obscurité oppressante, les gouffres mortels, les secousses provoquées par le volcan Jawah et la troupe de mercenaires lancée à la poursuite des quinze voyageurs sont autant de difficultés à surmonter.
Tandis que l’épuisement, la soif et la peur s’emparent d’eux, une mystérieuse créature apparemment invincible les prend en chasse.
L’Observatrice et ses alliés n’ont d’autre choix que de fuir vers les profondeurs, sans pouvoir utiliser pleinement leur magie, au risque d’y perdre leur santé mentale.
Car l’ivresse du Don ronge les membres du groupe, un à un, et ils ne disposent que de quelques heures pour accomplir leur destinée.
En bas, dans les ténèbres, la cause originelle des temps sombres attend de leur être révélée.
Mais quel prix devront-ils tous payer pour satisfaire la vision de Naryë ?
Après « Isolation » et « Désolation », « Révélation » est le dernier volume de la trilogie Fantasy de M.I.A, « Les Affligés ».

Les auteurs


Pseudo : M.I.A

Nombre de Romans : 9

Site Internet

Facebook / Twitter / Instagram / Youtube

Page Amazon


 

Courte Bio : Le pseudo M.I.A (Missing In Action) concrétise la rencontre de deux amis passionnés de littérature, de cinéma, et d’actualité politique, pour ne citer que quelques points communs évidents.
Notre méthode de travail est particulière car près de 1500 kilomètres nous séparent : qui pourrait penser que nos livres ont été intégralement imaginés et rédigés à distance ?
Hélène vue par Sébastien / La mise en musique des idées, c’est elle, la solution aux défis rhétoriques et techniques, c’est encore elle !
Si Rémoras est si facile à lire, ce n’est pas parce que le sujet est simple – loin s’en faut – mais parce qu’elle a été une chef d’orchestre à la plume redoutable !
Sa passion des mots et des idées, sa capacité de travail incroyable et son souci du détail en font une alliée de rêve pour une aventure comme celle-ci.

Sébastien vu par Hélène / Vous lui devez toute l’authenticité du roman : le choix des armes, c’est lui ; les stratégies mises en place, c’est encore et toujours lui ! Et surtout, il est à l’origine du projet, de l’idée initiale qui a permis à cette histoire de se construire.
Passionné, engagé, curieux et critique : je pense que ce sont les meilleurs qualificatifs que je peux employer pour parler de lui

La Chronique

Aujourd’hui, je vous présente le très attendu troisième et dernier Volume des Affligés de M.I.A, que j’ai eu l’immense chance de lire (dévorer) avant sa sortie officielle.

Dans le Volume I, les chapitres débutaient par un extrait d’archive de Dor Thimlin. Ces archives étant arrivées à leur terme, ce sont des flash-back qui ponctuaient le début des chapitres du Volume II. Je pensais qu’il serait de même avec ce dernier volume, mais que nenni, nous découvrons ici des événements vieux de quatre-vingt-cinq ans, se déroulant pendant “le mois des décisions” et racontant en fait l’histoire de la chute de la république. En plus d’être passionnants, ces interludes permettent d’augmenter un suspens déjà bien présent, nous donnant envie de tout simplement dévorer ce roman.

Alors oui, nous sommes dans un roman de Fantasy, mais avant tout, dans un roman de M.I.A. Et un qui dit M.I.A, dit analyse de notre société et tout y passe, de la politique à la religion. Le duo nous donne encore une fois de nombreux thèmes sur lesquels réfléchir et ça fait du bien. Il est par ailleurs assez étonnant de reconnaître certaines scènes qui pourraient très bien faire la une des actualités aujourd’hui. Démocratie, réforme de l’enseignement et j’en passe.

J’ai parfois eu du mal à m’orienter ou même à m’imaginer le sous-sol d’Ulemus, mais je pense que c’était intentionnel, nous mettant dans le même état de désorientation que nos héros. Paradoxalement, certaines scènes sont si parfaites que l’on a l’impression d’avoir le décor sous les yeux.

L’ambiance est d’ailleurs l’un des points positifs du roman. Alors que dans le Volume I, plusieurs mois s’écoulaient, dans le Volume II, seulement quelques semaines, ici, ce ne sont qu’une trentaine d’heures qui s’écoulent, mais elles semblent durer une éternité, aussi bien pour le lecteur que pour les personnages, bravo aux auteurs.

Il est impressionnant de voir à quel point les personnages ont évolué au fil des romans et à quel point leurs relations entre eux paraissent si réelles et touchantes. Le nombre des personnages est assez élevé, mais ils restent tous attachants, à leur manière.

J’ai une nouvelle fois beaucoup aimé la relation entre Senbi et Aremun, son familier et j’ai particulièrement aimé le chapitre ou les événements étaient perçus du point de vue du lynx.

Le titre nous promet des révélations, et bien promesse tenue, nous découvrons enfin les réponses à la plupart des questions que nous avons pu nous poser et c’est très agréable, surtout que certaines d’entre elles sont assez surprenantes.

Après neuf romans de M.I.A, et encore plus pour cette fin de trilogie, je me suis préparé à l’avance à accueillir les derniers chapitres, ce qui ne m’a pas empêché d’être surpris une neuvième fois, ne pouvant empêcher quelques larmes de couler arrivé à l’avant dernier chapitre. J’ai rarement éprouvé autant d’émotion à la lecture d’un roman, tant j’étais attaché à l’histoire et aux personnages. Merci M.I.A pour cette magnifique trilogie et pour tout ce que vous faites.

Franchement, si vous avez déjà lu les deux premiers volumes, foncez lire cette conclusion magistrale, et si ce n’est pas le cas, n’attendez pas une seconde de plus et courrez lire le premier tome, vous ne serez pas déçu ! (Voir les chroniques du Volume I et du Volume II)

Pour conclure, M.I.A signe une nouvelle fois un roman quasiment parfait qui en plus de nous faire réfléchir, nous plonge dans un monde imaginaire plein d’action et d’aventure absolument passionnant avec des personnages variés et attachants. Encore en plus, ils nous font (bon, moi en tout cas ;p ) ressentir une multitude d’émotions, tellement le ton est juste et que ce roman est écrit avec le coeur. Je le confirme une nouvelle fois, M.I.A sont mes auteurs préférés et ce n’est pas près de changer. Un grand merci à eux.

Concernant la couverture, le travail de Jérémy Cali est toujours irréprochable et colle parfaitement, une fois de plus à ce dernier volume des Affligés.

Les Citations

Ces imbéciles ne comprennent pas qu’ils se font embobiner et que ça dure depuis des années. L’Assemblée les laisse croire qu’ils ont leur mot à dire, mais elle est assez persuasive pour les pousser à adopter son point de vue. Les gens viennent, écoutent, posent deux questions, formulent trois propositions minables… Tout ça pour accepter à la fin ce que les Observateurs voulaient leur imposer dès le départ. Et nous, les autres guildes, on nous invite pour donner l’impression que toute cette mascarade a du sens. Nous ne devrions plus venir, c’est un tort de cautionner tout ça, c’est pareil chaque fois.

À une autre époque de sa vie – si proche et pourtant déjà si lointaine –, l’homme défiguré lui aurait certainement inspiré du dégoût et du mépris. Une envie de rejet. Aujourd’hui, Caradog contemplait le visage ravagé avec indifférence et ne voyait en Willarg qu’un compagnon comme les autres. Sa propre absence de réaction n’en finissait pas de le surprendre. En cinq mois à peine, il s’était transformé, sans même l’avoir clairement désiré.

Son propre statut l’avait toujours protégé du tirage au sort mensuel et il n’en avait jamais connu que le principe, sans trop s’y intéresser. Quelques anonymes de moins ne représentaient qu’un petit prix à payer pour garantir, en échange, son confort à la République. Mais cet aveuglement venait de se dissiper en quelques minutes. Aujourd’hui, Vorn avait la sensation d’émerger d’un long sommeil.

Aremun n’éprouvait le besoin de tuer que pour se nourrir, respectant ainsi ce que sa nature profonde lui commandait. Il était certes un animal invoqué grâce au Don, plus grand que la normale et taillé pour protéger physiquement un humain, mais cela n’empêchait pas Senbi d’avoir mauvaise conscience. Par loyauté envers elle, il acceptait de renier ses instincts simples, nobles et de se transformer en prédateur vicieux. Devoir lui imposer un tel comportement attristait l’Invocatrice.

Un collègue Manipulateur lui avait confié, ce matin, qu’on n’avait pas vu un seul enfant de notable monter dans un chariot en partance pour la presqu’île depuis bien longtemps. Même Lagam « arrangeait » les résultats de sa loterie mensuelle, en « oubliant » certains noms qui auraient dû figurer sur la liste des jeunes présélectionnés pour le tirage au sort. Cette information avait choqué Vorn. Il connaissait bien mal sa propre ville, finalement. Et il s’était surtout voilé la face pendant des années ; un acte lâche qu’il n’arrivait pas à se pardonner. En tant que porteur du Don, n’était-il pas censé honorer les dieux, en se montrant exemplaire ?

Vorn n’avait jamais ressenti cette brûlure au fond du ventre. Sa poitrine lui semblait trop étroite pour contenir les battements de son cœur et il respirait péniblement.
Qu’un autre être humain puisse le mettre dans un état pareil le ravissait et l’effrayait en même temps.

Le lynx, pour sa part, estimait que toutes les ruines se ressemblaient et que l’appellation n’avait pas beaucoup de sens. Les humains semblaient éprouver le besoin de nommer et quantifier la moindre chose, c’était parfois déroutant.

Sa mémoire ancestrale et collective l’incitait à se méfier des hommes. Des milliers de familiers avant lui avaient pu constater les défauts de cette espèce qui se pensait supérieure.

Le sous-sol d’Ulemus n’en finissait pas de le surprendre. Dans cette zone synonyme de dévastation et de mort, la nature continuait de vivre avec insouciance, quitte à le faire au plus profond de la terre, en toute discrétion.

L’amour avait ceci de cruel qu’il semblait se décupler sous l’effet de la perte.