Entre lettre anonyme et scandale raciste, Coleman Silk est contraint de quitter son poste à l’université. Le roman revient sur son parcours, révèle des secrets inavouables et le portrait qu’il dresse de l’homme reflète de manière troublante celui de l’Amérique de la fin du XXème siècle. Car c’est bien là le projet de Philip Roth, s’intéresser aux milieux intellectuels aussi bien qu’à la lutte des classes ou au rapport entre les différentes couches qui composent ce pays, et rendre compte d’une société, d’une politique et de son évolution.
Le roman, complet, est à la fois une très bonne histoire romanesque, le portrait nuancé d’un américain au lourd passé, une jolie performance stylistique et narrative ainsi qu’une réflexion intelligente sur les États-Unis. Je crois ne lui avoir trouvé que des qualités.
Tous les ans, à l’attribution du prix Nobel de littérature, je me dis « PhilipRothPhilipRothPhilipRoth ». Et tous les ans, déçu, j’espère que ce sera pour l’année suivante. Ce n’était encore pas pour cette année. La prochaine, j’imagine.