Du Flash Thompson d'autrefois, ce grand gaillard un peu couillon et un peu loser pour qui Peter Parker était une tête de turc au lycée, il ne reste absolument plus rien. Tout comme il ne reste guère de traces tangibles du grand Venom/Eddie Brock qui tourmentait Spider-Man et souhaitait lui manger la cervelle. Aujourd'hui, le symbiote alien a été purgé de toute sa rage, sa haine, et est devenu un simple instrument pour mener à bien des missions dans l'espace. Une sorte de combinaison high-tech qui évolue au gré de l'humeur, des circonstances, et permet à Flash de se targuer du titre de "Agent of the Cosmos" bien qu'il ignore lui-même ce que cela peut vraiment vouloir dire. En révélant les origines du symbiote et en abordant le sujet de la race des Klyntar, Bendis a probablement mis un point final à ce qui était un des personnages les plus fascinants car controversés, durant les années 90. Expurgé de ce qui faisait de lui une terreur homicide et en même temps une force contre nature au service du bien, le Venom qui subsiste est désespérément lisse, aseptisé, et finalement d'un moindre intérêt. Avec Robbie Thompson, on a l'impression de lire un vague résumé de ce qui existe chez Dc, avec les Green Lantern (mais à des années lumière de ce que Geoff Johns a bien écrit récemment) ou de ce qu'on a déjà vu chez Marvel il y a peu avec les Gardiens de la Galaxie. Avait-on besoin des Agents du Cosmos? Bien sur que non, d'autant plus que cette première mission confiée à Venom (par télépathie, c'est pratique et moderne) est totalement ennuyeuse et sans le moindre enjeu d'envergure. Une histoire creuse de cargaison de drogue extra-terrestre dans l'espace, avec cerise sur le gâteau un robot aux pulsions suicidaires qui finit par devenir le side-kick de Venom. Certaines scènes sont assez limites, voire purement enfantines, comme lorsque le héros parvient à échapper aux griffes de ses adversaires en pressant un gros bouton rouge situé sur le tableau de bord, qui provoque dépressurisation et évacuation de tout l'engin spatial de manière instantanée. Mais ils sont donc complètement imbéciles ces aliens, qui traversent le vide sidéral à bords d'engins qu'on peut ouvrir comme une boite à sardines juste en appuyant sur une touche ultra voyante, à la portée de tous?
Blague à part, on trouve aussi de bonnes idées, comme cet approndissement de ce qu'est le symbiote (de la race des Klyntar) et de sa nature positive, tout comme le fait que les Agents du Cosmos soient capables d'entendre intérieurement les appels à l'aide de l'univers, constituant ainsi une force qui ferait presque penser aux Jedis chez Star Wars. Flash est capable d'utiliser son symbiote de bien curieuse manière, pour sauver des vies, plutôt que d'en dévorer. On le voit ainsi sur une planète alien utiliser la substance noire comme ballon protecteur, ou parapluie géant, un peu comme Peter Parker aurait pu le faire, en son temps, avec de la bonne vieille toile traditionnelle. Le problème, c'est que finalement tous ces petits bons moments sont dilués dans un récit qui n'a pas de portée profonde, et qui de toutes manières n'était censé aller que jusqu'aux Secret Wars, au terme desquelles a emergé un nouveau Venom, qui n'a plus rien à voir, et dont nous avons déjà parlé ici-même.
Restent les dessins d'Ariel Olivetti. Je devrais dire les peintures, tant son style est pictural, magnifique au niveau des couleurs, des décors. Mais attention là-encore, il ne faut pas être allergique au travail sur ordinateur (c'est assez criant chez Olivetti) et surtout aux planches contaminées par une fixité figurative exagérée. Tout parait figé dans une froide beauté d'où est exclu le mouvement, la passion. Et pourtant c'est beau, par endroits, exagérément beau. En opposition aux séries d'aujourd'hui qui semblent dessinés dans un esprit "arty" caricatural, là tout est fouillé à l'extrême, avec une mise en couleur sidérale et sidérante. Manque juste l'essence, la vie.
Reste qu'au prix de la revue (merci Panini), après tout, rien ne vous empêche de tenter l'expérience et d'aller en kiosque.
A lire aussi : Le nouveau Venom signé Mike Costa
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Blague à part, on trouve aussi de bonnes idées, comme cet approndissement de ce qu'est le symbiote (de la race des Klyntar) et de sa nature positive, tout comme le fait que les Agents du Cosmos soient capables d'entendre intérieurement les appels à l'aide de l'univers, constituant ainsi une force qui ferait presque penser aux Jedis chez Star Wars. Flash est capable d'utiliser son symbiote de bien curieuse manière, pour sauver des vies, plutôt que d'en dévorer. On le voit ainsi sur une planète alien utiliser la substance noire comme ballon protecteur, ou parapluie géant, un peu comme Peter Parker aurait pu le faire, en son temps, avec de la bonne vieille toile traditionnelle. Le problème, c'est que finalement tous ces petits bons moments sont dilués dans un récit qui n'a pas de portée profonde, et qui de toutes manières n'était censé aller que jusqu'aux Secret Wars, au terme desquelles a emergé un nouveau Venom, qui n'a plus rien à voir, et dont nous avons déjà parlé ici-même.
Restent les dessins d'Ariel Olivetti. Je devrais dire les peintures, tant son style est pictural, magnifique au niveau des couleurs, des décors. Mais attention là-encore, il ne faut pas être allergique au travail sur ordinateur (c'est assez criant chez Olivetti) et surtout aux planches contaminées par une fixité figurative exagérée. Tout parait figé dans une froide beauté d'où est exclu le mouvement, la passion. Et pourtant c'est beau, par endroits, exagérément beau. En opposition aux séries d'aujourd'hui qui semblent dessinés dans un esprit "arty" caricatural, là tout est fouillé à l'extrême, avec une mise en couleur sidérale et sidérante. Manque juste l'essence, la vie.
Reste qu'au prix de la revue (merci Panini), après tout, rien ne vous empêche de tenter l'expérience et d'aller en kiosque.
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