Le livre du vendredi (en retard): Les Dames du Lac

Par Lucie & Marion

de Marion Zimmer Bradley et traduit par Brigitte Chabrol

Nous connaissons tous les aventures du Roi Arthur, des faits d’armes de Lancelot, de Gauvin et des autres chevaliers de la table ronde, des enchantement de Merlin. Mais qu’en est-il vraiment de Viviane, Ygerne, Morgan, Morgause et Guenièvre? Les reines, les duchesses et les prêtresses d’Avalon ont joué des rôles décisifs dans le destin des hommes et de la terre de Grande Bretagne. Et c’est leur histoire que M. Z. Bradley nous conte.

Je remercie Babélio et les éditions Pygmalion du fond du cœur pour cette formidable aventure!

Je connaissais plus ou moins les exploits des chevaliers de la table ronde mais je n’avais jamais vraiment lu les légendes arthuriennes. Or depuis que j’ai visité Le Centre Arthurien cet été, il me tardait d’en savoir plus et de me plonger dans cet univers.

En plus d’avoir une couverture magnifique qui invite à entrer dans le monde des légendes et des fées, cette nouvelle édition, étant une intégrale, m’a permise de m’immerger complètement dans cet univers et de faire cet extraordinaire voyage d’une seule traite, ce que j’ai vraiment apprécié.

Au fil du temps, la légende d’Arthur a été remaniée, transformée, si bien qu’on la connait sans la connaitre. Ce n’est pas Excalibur qu’Arthur arrache au rocher par exemple et la quête du Graal ne commence que tardivement dans le règne du Haut Roi de Grande Bretagne. J’ai été heureuse de pouvoir avoir une meilleure vision d’ensemble de cette légende qui commence d’ailleurs bien avant la naissance d’Arthur! Le fait qu’elle soit conté du point de vue des femmes est aussi très intéressant et donne une richesse au récit qu’on ne retrouve pas dans d’autres adaptation ( dans le film Excalibur de 1981 ou dans la série Kaamelot par exemple). Ici les femmes sont vraiment actrices et si elles subissent parfois leur destin d’épouses, de prêtresses ou de reines, elles sont aussi  celles qui influencent, complotent et trahissent.

Ces femmes ont toutes une personnalité bien travaillée, une force de caractère stimulante mais aussi des défauts qui leur donnent une belle crédibilité. La plupart ont des pouvoirs surnaturels mais ils sont liés à leur foi en la Déesse et j’ai aimé que cette magie ne soit pas ostensible. Elle est subtile et secrète, le commun des mortels n’y voit que le destin ou la nature faisant son oeuvre. J’a beaucoup aimé cette atmosphère pleine de croyances païenne et de rituels où la Terre, la nature, le spirituel et les hommes se mélangent et se respectent.

Bradley nous ensorcelle aussi par la manière de construire son récit, par sa façon de donner voix à telle ou telle protagoniste. On se laisse très facilement porter le long de ces 750 et quelques pages, au fil des dialogues et des ellipses. Il y a une multitude de personnages et d’événements et  pourtant nous ne sommes jamais perdus, jamais noyés car le récit n’a pas la lourdeur qu’une si grande fresque médiévale pourrait risquer d’avoir.

Une merveilleuse lecture, dans tous les sens du termes, qui m’a complètement conquise et que je compte pour les challenge La Coupe des 4 Maisons et La Littérature de l’Imaginaires!

Marion