Gueule d'Argile est un personnage protéiforme : il peut changer d'apparence à volonté, ce qui le rend particulièrement difficile à identifier et à maîtriser. Mais à l'instar du Caméléon chez Marvel, il finit par en oublier sa véritable identité; à force d'être tout le monde, il n'est plus personne. Soyons honnêtes, ce n'est pas forcément le vilain le plus impressionnant, ou qui a mis le plus en difficulté Batman durant sa carrière, mais la version que nous propose Greg Hurwitz est particulièrement intéressante, notamment car le scénariste enquête sur le passé du personnage, son enfance, durant laquelle un manque de confiance en lui et d'affection, l'a rendu totalement transparent aux yeux des autres. Son besoin de se singulariser est poignant, et sa carrière d'acteur un vrai fiasco, n'étant pas assez beau pour jouer le rôle d'un jeune premier, ni assez doué pour obtenir un second rôle. Pauvre Basil Karlo. Le futur Gueule d'Argile va rencontrer tout d'abord le Joker, qui va l'aider à devenir ce qu'il est maintenant, puis le Pingouin, envers qui il a contracté une dette lourde de sens. Tout ceci nous est admirablement bien expliqué, alors que le vilain semble avoir définitivement pété les plombs, et qu'il liquide ses propres hommes de main, sous l'identité du commissaire Gordon. Batman ne s'y laisse pas tromper (le lecteur n'en croit pas ses mirettes, au départ) et la lutte recommence entre les deux antagonistes... pas facile d'arrêter Gueule d'Argile, a moins de mettre en place un piège totalement étanche, et surtout de ne pas se tromper de cible.
C'est Alex Maleev, qui plus est, qui dessine ce premier story-arc de l'album. Alors c'est forcément beau, plein d'une atmosphère urbaine et violente, avec un jeu sur les ombres et les textures toujours aussi passionnant. La suite nous laisse...sans voix. Je veux dire par là que nous avons le droit à deux épisodes sans le moindre dialogue, où c'est le story-telling du dessinateur qui fait parler l'histoire. Alberto Ponticelli s'appuie sur un trait gras, faussement sale, pour faire ressortir les émotions dans ce qui est un récit qui aborde le traitement réservé aux immigrés clandestins en Amérique, ici exploités par l'infâme Pingouin, toujours prêt à exploiter la misère des autres pour quelques dollars de plus.
La fin de cet album est un peu plus classique dans la forme, avec deux autres épisodes qui mettent en scène Man-Bat, le contraire de notre cher Batman. Ce n'est pas le scientifique Kirk Langstrom qui utilise la formule pour devenir une véritable chauve souris humaine, mais son père, qui est un homme d'affaire obnibulé par la réussite et sans aucune morale. On ne donne pas dans les nuances, c'est présenté et développé de façon très convenue, avec finalement peu de place pour approfondir la relation père/fils qui aurait pu être l'angle d'approche le meilleur. Par contre, le lecteur peut profiter du travail d'Ethan Van Sciver qui dessine une grande partie de ces pages, avec le renfort de Jorge Lucas (pas Georges hein...) pour la dernière moitié.
Dernier tome pour la série The Dark Knight, qui vous l'avez deviné depuis le début, est censé exploiter le coté sombre et horrifique de Gotham, sans pour autant proposer des histoires capitales ou extraordinaires. Mais les artistes qui se relaient sont en général de bonne facture, et les amoureux du dessin en ont eu pour leur argent, vraisemblablement.
A lire aussi : Batman the Dark Knight Tome 1 : la nouvelle aube
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