Branle-bas de combat à la base américaine de Keflavik, à deux pas de la capitale islandaise. Les services de renseignements ont repéré, sur les neiges du lointain glacier Vatnajokull, perdu dans le sud-est sauvage de l'île, les débris d'un avion, écrasé ici à la toute fin de la Seconde guerre mondiale. Le gouvernement US déploie aussitôt des moyens colossaux pour atteindre et récupérer la carlingue. Sa cargaison mystérieuse est à ce point vitale, que les gros bras américains n'hésitent pas à recourir à des moyens peu recommandables pour protéger le secret. Kristin et son frère Elias sont bien malgré eux témoins de l'opération, et sont poursuivis sans relâche par d'effrayants tortionnaires. Thriller haletant, Opération Napoléon est mené tambour battant, à la façon d'un 24h chrono - ce qui, sous ma plume, n'est pas vraiment bon signe.
Indridason est pour moi, sans conteste, la crème des "polars venus du froid", au niveau d'un Henning Mankell, dépassant largement le phénomène de mode qui a amené à encenser des choses beaucoup plus moyennes à mon sens (comme les Camilla Läckberg). La femme en vert d'Indridason avait été pour moi la découverte d'un univers, d'une ambiance, de personnages, que j'ai toujours, jusqu'à présent, retrouvés sans bouder mon plaisir. Pourtant, Opération Napoléon est loin d'être mon favori.
Bon point tout de même, les thématiques sont passionnantes, qu'il s'agisse de la présence américaine en Islande avec sa très importante base, fréquemment critiquée par les Islandais qui y voient une intrusion sur leur territoire, ou qu'il s'agisse, en toile de fond, des évènements s'étant déroulés en Islande pendant la Seconde guerre, alors que l'île, en raison de sa situation stratégique, est l'un des points d'appui essentiels de la stratégie alliée. Indridason avait déjà plongé dans ce contexte historique avec l'histoire de la compagnie de soldats disparue dans le blizzard dans l'excellent Etranges rivages.
Pour autant, certains aspects de l'intrigue demeurent peu crédibles - voire invraisemblables (cf. le dénouement). Le style est étrange - le roman est bizarrement traduit depuis la version anglaise, et pas à partir de la version originale : je ne retrouve pas mon Indridason ! Enfin, le rythme survolté laisse selon moi peu de place à la subtilité (le personnage de l'héroïne est terrible, elle est gentille, justicière et persécutée), la nuance, la mélancolie ... bref, à tout ce qu'on apprécie chez Erlendur, dont on déplore l'absence. Donc, un peu décevant pour qui est un inconditionnel.
Indridason est pour moi, sans conteste, la crème des "polars venus du froid", au niveau d'un Henning Mankell, dépassant largement le phénomène de mode qui a amené à encenser des choses beaucoup plus moyennes à mon sens (comme les Camilla Läckberg). La femme en vert d'Indridason avait été pour moi la découverte d'un univers, d'une ambiance, de personnages, que j'ai toujours, jusqu'à présent, retrouvés sans bouder mon plaisir. Pourtant, Opération Napoléon est loin d'être mon favori.
Bon point tout de même, les thématiques sont passionnantes, qu'il s'agisse de la présence américaine en Islande avec sa très importante base, fréquemment critiquée par les Islandais qui y voient une intrusion sur leur territoire, ou qu'il s'agisse, en toile de fond, des évènements s'étant déroulés en Islande pendant la Seconde guerre, alors que l'île, en raison de sa situation stratégique, est l'un des points d'appui essentiels de la stratégie alliée. Indridason avait déjà plongé dans ce contexte historique avec l'histoire de la compagnie de soldats disparue dans le blizzard dans l'excellent Etranges rivages.
Pour autant, certains aspects de l'intrigue demeurent peu crédibles - voire invraisemblables (cf. le dénouement). Le style est étrange - le roman est bizarrement traduit depuis la version anglaise, et pas à partir de la version originale : je ne retrouve pas mon Indridason ! Enfin, le rythme survolté laisse selon moi peu de place à la subtilité (le personnage de l'héroïne est terrible, elle est gentille, justicière et persécutée), la nuance, la mélancolie ... bref, à tout ce qu'on apprécie chez Erlendur, dont on déplore l'absence. Donc, un peu décevant pour qui est un inconditionnel.