Surtensions, Olivier Norek

Par Sara
Vous l'attendiez tous, voici le thriller issu de la sélection du mois du Grand Prix des Lectrices. Un polar signé Olivier Norek, au titre aussi apaisant qu'engageant, quant à l'harmonie esthétique qui se dégage de la couverture, je n'en parle même pas. 

Le synopsis
Confronté à un enlèvement qui tourne mal, Victor Coste, qui croyait maîtriser la situation, est désorienté, et tâche de prendre de la distance. Episode de courte durée, car il est bientôt appelé sur une affaire de vol de scellés qui pourrait conduire à la remise en liberté de cinq criminels, dont certains notoirement dangereux. 
Mon avis
Pas évident, de résumer Surtensions!
Le roman est dense, l'intrigue habilement structurée, ses différents pans s'entrecroisent sans que l'on ne perçoive immédiatement le fil qui les relie, de sorte que la machine fonctionne très bien.
Alors, bien sûr, il ne faut pas être réfractaire aux enquêtes policières, car on est plongés en plein dans le quotidien de la PJ, ses hauts et ses bas, et les bas ne sont pas exactement amusants, ni de tout repos.
Pour une raison obscure, je me trouve à rédiger cette chronique devant une super émission starring Patrick Bruel qui chante Qui a le droit avec des gamins, franchement c'est pas facile. Donc si certaines phrases ne sont pas trop compréhensibles, je compte sur votre indulgence.
Non mais c'est pas possible, cette chanson est à peu près aussi déprimante que Surtensions je vais pas tenir.
Bref. Surtensions.
Une recette efficace, il y a un peu de tout ce qui fait qu'on peut accrocher : un crime antisémite, un échec de la PJ qui implique personnellement notre protagoniste, une vieille histoire d'amour remise au goût du jour avec un rival chaud lapin qui traîne dans les coins, un petit viol en prison, des Corses (toute bonne enquête contient des Corses, voyons), un pédophile bien immonde remis en liberté, une famille séquestrée, des résolutions logiques et technologiques, et un point d'orgue final qui remplit d'effroi.
Bon sang, on en est aux Frères Delavega. C'est dur, vraiment. Si seulement j'avais le courage de me lever pour aller chercher la télécommande. Mmmh, non, j'ai beau chercher, aucun courage. Tant pis, j'endure.
Non mais sérieux, le cœur éléphant, mais ça veut rien dire. Ils étaient pas censés se séparer en plus, ces glandos? Pourquoi ils nous infligent encore le spectacle de leurs touffes indomptables et de leur voix insupportablement mielleuse?
J'espère qu'un jour Olivier Norek pensera à inclure des personnages à l'image des Fréro Delavega dans une de ses enquêtes, ce serait marrant. Ou pas, on peut aussi dire qu'on s'en fout d'eux.
Re bref.
Surtensions, bon bouquin, bien ficelé, efficace, moins mécaniste que Rêver de Thilliez qui m'avait fort déçue, mais n'étant pas non plus une fine amatrice du genre, je ne conçois jamais d'enthousiasme délirant pour ce type de livre. Il n'y a que Vargas qui ait mes faveurs.
Mais bon, je pense quand même que c'est du bon niveau, dans le cas qui nous occupe.
Laissez-vous tenter, si le genre vous attire!
Pour vous si...
  • Vous n'êtes pas trop à cheval sur les histoires qui finissent bien
  • Vous trouvez que les Corses sont fascinants, et complètement romanesques. High five les Corses.

Morceaux choisis
"Ronan coupa la sirène, monta sur le trottoir et se gara directement en face du magasin. Discret comme une péniche hors de l'eau."
"_Et c'est efficace comme logiciel?
_Batvox? C'est celui qui a été utilisé dans l'affaire Cahuzac. On a comparé sa voix lors d'un discours avec celle que l'on avait sur un enregistrement de transactions où il parlait de son compte en Suisse et de son évasion fiscale. C'est de cette manière qu'il est tombé.
_Ah, parce qu'il est tombé, Cahuzac? s'étonna Ronan.
_Evidemment non, concéda Degrève. C'est un homme politique. Les politiques ça titube, ça tangue, mais ça ne tombe jamais réellement."
"_Ca commence à faire beaucoup. X (je garde l'anonymat du personnage, pour votre bien) mort, XX mort, XXX en garde à vue... Ce serait pas un vortex à emmerdes ta gonzesse?
Dorian se retourna vers lui, menaçant.
_C'est marrant comme tu les vois pas, les moments où tu devrais fermer ta gueule."
Note finale3/5(cool)